Main : tout savoir sur la chirurgie de la maladie de Dupuytren

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Très invalidante, la maladie de Dupuytren implique fréquemment un recours à la chirurgie. Zoom sur les deux principales techniques opératoires pour soigner cette pathologie de la main.

 

Maladie de Dupuytren : qu’est-ce que c’est ?

La maladie de Dupuytren est une pathologie de la paume de la main, qui voit la membrane située au sein de cette dernière, ou au sein de la face palmaire des doigts, s’épaissir jusqu’à devenir fibreuse. Elle finit par recouvrir les tendons qui aident les doigts à se plier (tendons fléchisseurs) et des nodules se développent, entraînant une déformation de la surface de la paume qui se retrouve parsemée de bosses, de plis et de brides fibreuses (également appelées cordes). En se rétractant, ces brides obligent certains doigts à fléchir progressivement, jusqu’à former un crochet. Une situation particulièrement handicapante au quotidien.

La maladie de Dupuytren touche principalement les hommes après 40 ans. Les causes restent inconnues à ce jour, bien que le diabète puisse être un facteur favorisant. La piste de la cause génétique est également à l’étude. 

 

Dupuytren : quand la chirurgie devient-elle nécessaire ?

Aucun traitement médicamenteux n’est efficace contre la maladie de Dupuytren, à savoir qu’aucun ne peut empêcher la fibrose de se développer. Le recours à la chirurgie est décidée lorsqu’un ou plusieurs de vos doigts commencent à fléchir, notamment si vous ne pouvez plus poser votre main à plat sur une table. 

 

Chirurgie de la maladie de Dupuytren : comment se déroule l’intervention ?

L’objectif de l’intervention chirurgicale est d’éviter que la rétractation des doigts ne devienne définitive et de récupérer une certaine souplesse des phalanges. Plus l’opération a lieu tardivement dans l’évolution de la maladie, plus il sera difficile de rectifier la situation, c’est pourquoi la chirurgie est souvent inévitable et ne doit pas être reportée inutilement.

 

Les deux principales techniques chirurgicales utilisées pour traiter la maladie de Dupuytren sont l’aponévrotomie et l’aponévrectomie :

 

L’aponévrotomie de Dupuytren

L’aponévrotomie a généralement lieu sous anesthésie locale. Elle consiste à sectionner une bride ou disséquer des nodules à l’aide d’une aiguille siliconée, en effectuant plusieurs mouvements successifs, afin de redonner son extension complète à un doigt. Une manœuvre permet ensuite d’étendre le doigt concerné et de rompre les fibres restantes. Si ce traitement est simple et peu contraignant, la maladie est néanmoins toujours existante, avec un risque de récidive élevé. Mais l’aponévrotomie peut à nouveau être pratiquée si besoin, en raison de sa simplicité. 

Bien qu’il s’agisse d’une technique chirurgicale, l’aponévrotomie est considérée comme une alternative à la chirurgie à proprement parler, ainsi que le traitement à envisager en première intention, si la maladie n’est pas encore avancée.

 

L’aponévrectomie 

Cette intervention est plus délicate que la première car elle consiste à retirer le plus de tissus atteints par la maladie possible, au plus près des nerfs. Elle est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale, en ambulatoire. Le chirurgien incise la peau de la paume de la main, selon un tracé précis et marqué au préalable tout au long de la zone à opérer. Cette zone suit généralement une corde, partant de la paume de la main jusqu’au doigt concerné. Une fois l’incision effectuée, il s’agit de retirer la corde précautionneusement, afin de ne pas porter atteinte aux nerfs, aux artères et aux tendons. Ce qui explique qu’il est parfois impossible de retirer toute la fibrose. Une fois les brides réséquées, la zone est refermée par des sutures.

En plus de retirer un maximum de tissus malades, le chirurgien peut également libérer une articulation ou un tendon en sectionnant la bride, mais aussi effectuer une greffe de peau si cette dernière est envahie par la maladie ou s’il s’agit d’une récidive. Le greffon est généralement prélevé sur le bras ou l’avant-bras du patient. 

 

FAQ : Les suites opératoires de la chirurgie de Dupuytren

Quels sont les soins à effectuer après l’opération ?

Gardez la main surélevée et bougez librement les doigts aussi fréquemment que possible. Environ 8 jours après l’opération, une visite avec votre chirurgien est à prévoir, afin de surveiller la cicatrisation. 

En parallèle, les pansements doivent être changés très souvent, en particulier dans les premiers jours qui suivent l’intervention et si vous avez subi une aponévrectomie. Il est parfois nécessaire de porter une orthèse d’extension dynamique sur mesure pendant la nuit, durant 2 à 3 mois, pour éviter que la cicatrisation ne se fasse en flexion. 

 

De la rééducation est-elle à prévoir ?

Oui, la rééducation est indispensable et doit être réalisée avec un kinésithérapeute. Elle consiste en des massages et diverses manipulations (pouvant être effectuées avec certains appareils adaptés) pour assouplir et remuscler les doigts. Autre étape possible de la rééducation : l’ionisation, qui consiste à envoyer un léger courant électrique dans la main. Trois séances de rééducation par semaine sont recommandées pendant plusieurs mois pour une récupération optimale.

 

L’opération permet-elle de guérir la maladie de Dupuytren ?

Lorsqu’elle est réalisée suffisamment tôt dans l’évolution de la maladie, l’opération peut aider à récupérer l’extension complète des doigts. En revanche, elle ne permet pas de guérir totalement la maladie de Dupuytren, dans laquelle les risques de récidive, plus ou moins élevés, sont toujours présents.

 

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Maladie de Dupuytren : Les techniques de chirurgie pour la traiter