La chirurgie de l’intimité est en plein essor, en particulier chez les femmes. Mais ces techniques s’appliquent dans des cas bien précis. Explications.
Chirurgie de l’intimité : de quoi parle-t-on ?
La chirurgie intime ou chirurgie de l’intimité peut concerner aussi bien les hommes que les femmes. Elle a d’ailleurs connu un essor considérable ces dernières années. Chez les deux sexes, la chirurgie de l’intimité réunit toutes les techniques permettant d’améliorer ou de rajeunir l’aspect des organes génitaux et du pubis. Objectif : retrouver confiance en soi et/ou conserver une vie sexuelle satisfaisante. Chez la femme, les zones concernées peuvent être la vulve, les grandes et petites lèvres, l’hymen ou encore le vagin et le périnée.
Dans quels cas la chirurgie de l’intimité peut-elle être recommandée chez les femmes ?
La chirurgie intime peut être recommandée pour :
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Raffermir les grandes lèvres ;
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Réduire la taille des petites lèvres ou du pubis ;
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Resserrer le vagin à la suite d’un accouchement, par exemple ;
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Reconstruire le périnée ou l’hymen ;
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Rendre le clitoris plus accessible ;
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Amplifier la zone du vagin appelée « point G » ;
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Réparer des cicatrices d’épisiotomie, etc.
Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.
A la loupe : 5 techniques de chirurgie de l’intimité féminine
Quelle que soit l’intervention, avant toute opération, un bilan sanguin est à prévoir, ainsi qu’une consultation avec l’anesthésiste. Il est également recommandé d’arrêter de fumer et d’éviter de prendre des médicaments comme l’aspirine. Après l’opération, il est recommandé de porter des sous-vêtements en coton et des vêtements amples au niveau de l’entre-jambe. L’usage des tampons hygiéniques est déconseillé et les rapports sexuels pourront reprendre 2 à 3 semaines plus tard, si vous le souhaitez. Rassurez-vous : des recommandations de soins post-opératoires vous seront remis par votre médecin.
#1 La nymphoplastie
Également appelée labioplastie, cette technique permet de réduire la taille des petites lèvres et les rendre plus symétriques, lorsqu’elles dépassent de la fente de la vulve en position debout. Dans certains cas, cette hypertrophie peut provoquer une gêne voire des douleurs en position debout ou assise, en plus de porter atteinte à la vie sexuelle et à la confiance en soi.
L’intervention peut avoir lieu à tout âge. Une première consultation est nécessaire pour que le chirurgien esthétique recueille vos besoins et procède à un examen clinique pour vous conseiller au mieux.
Le jour J, le chirurgien esthétique marque les zones sur lesquelles il va intervenir, avec votre validation avant la pose de l’anesthésie, généralement locale. Les parties marquées des petites lèvres sont ensuite retirées de façon harmonieuse. La suture est enfouie et les fils utilisés sont résorbables et internes, pour ne pas risquer une macération et pour une plus grande discrétion. Le pansement est réalisé avec du tulle gras, afin d’éviter le frottement avec les sous-vêtements.
Pendant quelques jours, il est possible que les petites lèvres soient un peu gonflées et saignent légèrement : rassurez-vous, ces petits désagréments se résorbent spontanément en quelques jours.
Après l’intervention, une grande rigueur dans votre toilette intime est requise : elle doit être effectuée après chaque passage aux toilettes pour faciliter la cicatrisation.
#2 L’hyménoplastie (reconstruction de l’hymen)
Cette technique également appelée reconstruction de la virginité concerne l’hymen, une membrane qui ferme le vagin et généralement déchirée par les premiers rapports sexuels ou, dans certains cas, par la pratique d’un sport comme la danse ou l’équitation. Demander à le restaurer peut être culturel ou fait suite à une relation sentimentale douloureuse, qu’il y ait eu violences sexuelles ou non.
Pour reconstruire l’hymen, les tissus locaux peuvent suffire lorsque les rapports sexuels ont été peu nombreux. Dans le cas contraire, le chirurgien esthétique doit prélever de petits fragments de tissu vaginal (on parle de lambeaux vaginaux).
Avant l’opération, la première consultation repose sur l’examen clinique qui permet de vérifier si des tissus sont encore en place et pourraient être utilisés pour restaurer l’hymen. Si c’est le cas, les différents fragments seront recousus ensemble. Si ce n’est pas possible, d’autres gestes chirurgicaux sont nécessaires pour prélever les fragments de tissus vaginaux et reconstruire la membrane. Cette dernière est mise en place et suturée à l’aide de fils résorbables.
Après l’opération, un léger saignement peut avoir lieu pendant les premiers jours. La toilette intime doit être rigoureusement effectuée matin et soir. Le sport est déconseillé pendant 6 semaines. Le résultat final est aussi solide que l’hymen originel et l’opération est indétectable.
#3 La vaginoplastie
Aussi appelé lifting du vagin ou encore colpopérinéorraphie postérieure, cette intervention vise à restaurer l’anatomie du vagin et du périnée. Elle s’adresse plus particulièrement aux femmes souffrant d’un relâchement ou d’une distension de leur vagin, à la suite d’un ou plusieurs accouchements ou après la ménopause et qui persiste malgré des séances de rééducation périnéale. Objectifs de l’opération : renforcer les muscles du vagin et du périnée, afin d’éviter les fuites urinaires et d’améliorer leur vie sexuelle.
La vaginoplastie consiste à resserrer le vagin en réduisant son diamètre et en lui redonnant de la tonicité. En outre, elle peut intervenir sur divers aspects, en fonction de chaque situation : les muscles, les tissus, les muqueuses et les amas graisseux. Pour cela, l’ensemble de muscles appelé « sangle musculaire » est reconstitué : c’est lui qui assure le tonus et les contractions de cet organe.
La première consultation vise à vous examiner sous un aspect gynécologique, urologique mais aussi sexologique. Cet examen permet à votre chirurgien esthétique de prévoir l’ensemble des gestes qu’il devra effectuer durant la vaginoplastie.
Le jour J, les tracés de l’incision sont effectués avec votre accord, avant la pose de l’anesthésie qui est généralement générale ou péridurale. L’incision est effectuée à l’entrée du vagin, en forme d’arc. Les muscles releveurs du périnée sont disséqués puis les extrémités sont suturées avec des fils résorbables pour reconstituer la « sangle musculaire ». Si besoin, la muqueuse vaginale et la vulve sont également remodelées, ce qui permet au passage de réparer, si besoin, la cicatrice d’épisiotomie.
L’intervention peut se terminer par une injection de graisse (lipofilling) visant à renforcer la paroi vaginale, mais ce geste n’est pas systématique. Un tulle gras est appliqué sur la vulve comme pansement, à la fin de l’opération.
Après l'intervention, de légères douleurs peuvent être présentes et la vulve peut être gonflée : des antalgiques vous sont prescrits pour vous soulager. Des saignements sont possibles pendant les premiers jours. Par ailleurs, il est recommandé de vous munir d’un coussin de périnée, afin d’améliorer votre confort en position assise. L’usage des tampons hygiéniques est proscrit pendant deux semaines. Attention de ne pas porter de charges lourdes ni d’effectuer d’effort physique important pendant au moins un mois. Rassurez-vous : il est normal que le vagin soit un peu serré au début. Il retrouvera plus de souplesse et d’élasticité au fur et à mesure des rapports sexuels.
#4 La réparation des cicatrices d’épisiotomie
Pour rappel, l’épisiotomie consiste à inciser le périnée au cours de l’accouchement pour faciliter le passage du bébé. La suture de l’épisiotomie se situe sur la muqueuse du vagin, les muscles du périnée et la peau de la vulve. Or, dans certains cas, rares, l’épisiotomie peut être responsable de désagréments comme des douleurs, de l’incontinence et des troubles sexuels. C’est dans ces situations que la réparation des cicatrices d’épisiotomie peut être recommandée.
Cette réparation concerne l’ensemble des zones concernées par l’épisiotomie : la muqueuse vaginale est rééquilibrée de manière à ne pas être trop serrée ni trop distendue. Le périnée est remodelé, à l’aide d’une réinjection de cellules graisseuses directement prélevées sur la patiente (lipofilling). Un autre geste appelé surjet intra-dermique est également réalisé sur la peau pour améliorer l’aspect visuel de la cicatrice.
Avant d’envisager cette intervention, il faut attendre au moins 6 mois après l’accouchement. La première consultation est nécessaire pour raconter ses antécédents médicaux et gynécologiques, son ou ses accouchement(s) et les conséquences de l’épisiotomie. Un examen gynécologique est ensuite effectué.
Le jour de l’intervention, une anesthésie locale ou générale est posée après la réalisation du tracé de l’incision par le chirurgien esthétique. Les tissus cicatriciels sont retirés. Puis, la réparation s’effectue zone par zone, à l’aide de fils résorbables. S’il y a besoin de réaliser un lipofilling, les cellules graisseuses seront prélevées au niveau d’une hanche ou du ventre. Une fois purifiées, elles sont réinjectées sous la cicatrice d’épisiotomie, ce qui favorise la cicatrisation. Enfin, un tulle gras est déposé en guise de pansement, sur la cicatrice en plus d’une protection.
Un œdème et de légers saignements sont possibles pendant quelques jours après l’intervention. Vous pouvez prendre des antalgiques prescrits par votre médecin pour vous soulager. La toilette intime doit être réalisée après chaque passage aux toilettes, à l’aide d’un produit nettoyant antiseptique adapté. Le séchage de la vulve doit s’effectuer à l’aide d’un sèche-cheveux. Privilégiez de vous asseoir sur une bouée, pour plus de confort durant les premières semaines.
#5 La réduction du capuchon clitoridien
Également appelée désenfouissement du clitoris, cette technique s’adresse aux femmes qui subissent les désagréments d’un clitoris trop enfoui et donc peu accessible pour être stimulé lors des relations sexuelles. Le clitoris est situé sous les petites lèvres et recouvert d’un capuchon qui correspond à la fusion des petites lèvres à l’avant. Lorsque le clitoris est stimulé, ce capuchon est censé se rétracter pour le laisser apparaître (sur le même principe que le gland sous la peau du pénis chez les hommes). Mais chez certaines femmes, ce capuchon peut être trop serré, rendant l’apparition du clitoris difficile. Il s’agit généralement d’une anomalie anatomique innée.
Réduire le capuchon clitoridien consiste à le débrider ou le réduire un minimum, de manière à le conserver afin qu’il puisse malgré tout recouvrir le clitoris en dehors de la vie sexuelle.
Comme pour chaque technique, une première consultation avec votre chirurgien esthétique est indispensable, afin d’évaluer les différents gestes à effectuer. Le jour J, après le tracé des incisions, une anesthésie locale est le plus souvent posée. Puis, le geste dépend de votre situation :
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Le capuchon est remodelé afin d’être élargi et découvrir le clitoris.
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Ou il doit subir une légère résection (réduction).
Dans tous les cas, une couverture suffisante du clitoris est conservée. A la fin de l’opération, un tulle gras et une protection sont appliqués sur la zone.
L’apparition d’un œdème est fréquent dans les jours qui suivent. La toilette intime doit être effectuée avec un produit nettoyant antiseptique matin et soir. Privilégiez de porter des sous-vêtements confortables, en coton.