La pose d’une prothèse de genou est une intervention chirurgicale relativement courante. Elle peut aussi être proposée en ambulatoire, mais certaines conditions doivent être réunies pour suivre ce protocole. Explications.
La pose d’une prothèse de genou
La prothèse totale du genou comporte trois parties : fémorale, tibiale et rotulienne. Son implantation assure la stabilité du genou et une mobilité optimale.
Prothèse de genou : pourquoi et comment ?
En cas d’arthrose, le cartilage et l’articulation s’usent progressivement et de manière irréversible. La mobilité et la marche deviennent de plus en plus difficiles. Dans un premier temps, des anti-inflammatoires et antalgiques sont prescrits, mais finissent par ne plus être efficaces au fur et à mesure de la progression de la maladie. C’est à ce moment-là que se pose la question de l’intervention chirurgicale, afin de soulager les douleurs, de récupérer des capacités de mouvement et de marche.
La pose d’une prothèse totale du genou classique se déroule sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie, pour une durée de 1h30 environ. L’hospitalisation dure quant à elle 5 jours en moyenne.
Le chirurgien orthopédique pratique une incision au niveau de la partie antérieure du genou. Il effectue alors un passage au niveau de la partie interne de la rotule pour accéder à l’articulation, puis retirer le cartilage usé. Il prépare ensuite le fémur, le tibia et la rotule à recevoir la prothèse.
Pose de prothèse de genou et rééducation rapide
La pose de prothèse de genou dans un contexte de rééducation rapide après chirurgie (RRAC) se développe : avec cette méthode, l’hospitalisation en ambulatoire est généralement privilégiée. Si les procédés de mise en place de la prothèse totale de genou ne changent pas (en privilégiant la technique la moins invasive possible), c’est surtout « l’après opération » qui s’avère déterminant.
Avec cette méthode, le patient est véritablement au cœur de l’intervention, car c’est lui qui sera acteur de sa rééducation. La consultation qui précède l’intervention, avec le chirurgien et l’anesthésiste, insiste particulièrement sur ce point : la motivation et l’implication du patient sont donc une condition essentielle à la réussite de la pose d’une prothèse de genou en ambulatoire et en RRAC. En pratique, le patient est donc capable de sortir dès le lendemain de l’intervention. La rééducation commence 4 heures après la chirurgie et le patient retrouve ses capacités de mobilité en un peu plus d’un mois.
La pose d’une prothèse de genou en ambulatoire
Pour bénéficier de cette méthode, certains critères doivent néanmoins être remplis. Voici lesquels.
Les conditions pour en bénéficier
Côté patient, la pose d’une prothèse de genou en ambulatoire ne peut avoir lieu s’il est diabétique, s’il est atteint d’une maladie cardio-vasculaire et plus généralement s’il vit seul ou si son autonomie était limitée avant l’intervention. En outre, le patient doit bien sûr donner son accord pour entrer dans ce protocole.
S’il est d’accord, un travail pluridisciplinaire est alors mis en place entre lui, le chirurgien, l’anesthésiste, le kinésithérapeute (les premières séances préparatoires, entre 5 et 10, ont lieu avant l’intervention), l’infirmier coordinateur en charge de l’évolution de la préparation auprès du patient, et le nutritionniste si une perte de poids est nécessaire.
Le retour au domicile est également préparé à ce moment-là, notamment pour coordonner les soins et la rééducation.
Avantages et suites de l’opération
Premier avantage, la rapidité de l’intervention, mais surtout de la récupération par la suite, grâce à la sensibilisation, l’implication du patient et la confiance qui lui est accordée. Car c’est lui, en collaboration étroite avec les professionnels de santé, qui détermine l’évolution de son adaptation à sa prothèse totale du genou dès la sortie du bloc opératoire. Informé et préparé en amont, il sait reconnaître quand ses limites sont atteintes et devient capable de « s’auto-rééduquer », en parallèle des séances dédiées avec le kinésithérapeute.
Cette récupération plus rapide est d’autant plus favorisée par les techniques utilisées par les professionnels de santé dans le cadre de cette intervention :
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L’anesthésiste privilégie une méthode plus ciblée et sensitive, afin que les muscles continuent de fonctionner. L’avantage est de diminuer prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires par la suite.
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Le chirurgien adopte la technique opératoire la moins invasive possible, qui agresse moins le muscle de la cuisse et entraîne naturellement moins de douleurs et de réadaptation pour le patient.
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L’anesthésie locale est associée à l’infiltration d’anti-inflammatoires dans tous les tissus entourant le genou. Résultat, le patient ne ressent quasiment plus de douleur à partir de 2 jours après l’intervention et a donc moins besoin de prendre des médicaments.
Autant d’avantages qui permettent au patient de reprendre plus rapidement confiance en lui et d’amplifier la progression de sa rééducation.
Le suivi est rigoureux. Plusieurs séances de kinésithérapie par semaine sont prescrites, associées au port d’une attelle durant le premier mois, généralement. Plusieurs prises de sang sont également à effectuer. Des consultations de suivi avec le chirurgien sont planifiées 3 à 4 semaines après l’intervention, puis 4 mois et un an après et enfin, tous les 2 à 3 ans.
On résume… La pose d’une prothèse de genou en ambulatoire s’associe au protocole de rééducation rapide après chirurgie (RRAC). Au-delà du retour à domicile plus rapide que cela implique, d’autres avantages en découlent : le patient est l’acteur principal de sa rééducation qui commence avant l’intervention, et de sa récupération. Bien préparé et en étroite collaboration avec les professionnels de santé qui le prennent en charge, il est suffisamment sensibilisé, impliqué et motivé pour retrouver sa mobilité, grâce à la technique opératoire, les procédés anesthésiques utilisés et les nombreuses séances de rééducation.