Depuis avril 2025, la vaccination contre les infections à pneumocoque est recommandée pour toutes les personnes âgées de 65 ans et plus qu’elles soient porteuses de maladies chroniques ou non . Pourquoi cette actualisation ? Quelles sont les recommandations vaccinales officielles ? Nos explications.
Qu’est-ce que le pneumocoque ?
Le pneumocoque (ou Streptococcus pneumoniae) est une bactérie qui existe sous de nombreuses formes : plus de 90 sérotypes ont été identifiés, plus ou moins virulents et résistants aux traitements antibiotiques. Car lorsqu’elle infecte l’organisme, la bactérie prend la forme d’une infection dite à pneumocoque. Elle se loge le plus souvent dans le nasopharynx, en particulier chez les enfants, et provoque un certain nombre de maladies telles que l’otite, la sinusite, la pneumonie ou encore la méningite.
Le pneumocoque se transmet par l’intermédiaire des gouttelettes de salive (à l’occasion de postillons, de toux ou d’éternuements) et par contact direct et étroit avec une personne contaminée. En France, les pneumocoques sont les premiers responsables de pneumopathie bactérienne et de méningite bactérienne chez l’adulte.
Infections à pneumocoque : quels risques ?
Ces infections concernent majoritairement les enfants, mais les adultes et les personnes âgées peuvent aussi les contracter. Certaines situations augmentent les risques de complications :
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Chez les jeunes enfants, les personnes âgées et atteintes d’une maladie chronique, le pneumocoque peut traverser les tissus et provoquer diverses complications, comme la survenue d’une infection grave (on parle alors d’infection invasive à pneumocoque comme par exemple une pneumonie) : la septicémie (lorsqu’une ou plusieurs bactéries infecte le sang), la pneumonie ou la méningite.
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Une infection virale préexistante comme la grippe peut être compliquée par une surinfection liée à un pneumocoque.
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En présence d’une pathologie chronique comme le diabète, une maladie pulmonaire ou cardiaque, le risque d’infection invasive par pneumocoques est multiplié par 4.
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Ce risque est multiplié par 23 à 48 chez les patients immunodéprimés en raison d’un cancer ou du VIH (source : Santé publique France).
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En cas de méningite et même avec un traitement adapté, les séquelles sont fréquentes : surdité, handicap moteur lourd…
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La mortalité des infections invasives à pneumocoque varie de 10 à 30% selon l’âge et la présence de comorbidités.
Infections à pneumocoque : l’importance de la vaccination
Les vaccins contre les pneumocoques existent depuis les années 1970 en France. Ils ciblent prioritairement les pneumocoques impliqués dans la survenue d’infections invasives et donc potentiellement plus graves.
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre le pneumocoque est obligatoire dès l’âge de 2 mois chez tous les nourrissons, avec 3 doses de vaccin administrées à 2, 4 et 11 mois. Pour les bébés prématurés et à risque d’infection invasive à pneumocoque, une dose supplémentaire est prévue à l’âge de 3 mois.
Depuis avril 2025, la vaccination est désormais recommandée aux personnes âgées de 65 ans et plus, avec ou sans facteurs de risques.
Infections à pneumocoque : les différents vaccins
Il existe 4 types de vaccins contre les pneumocoques :
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Le VPC13 ou vaccin pneumococcique 13-valent (nom commercial : Prevenar 13®). Il peut être utilisé dès l’âge de 2 mois.
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Le VPC15 correspond au vaccin pneumococcique 15-valent (disponible en pharmacie sous le nom de Vaxneuvance®). Il peut également être utilisé dès l’âge de 2 mois.
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Le VPC20 : vaccin pneumococcique 20-valent (nom commercial : Prevenar20®). Ce vaccin est recommandé pour les adultes à risque à partir de 18 ans et chez les plus de 65 ans.
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Le VPP23 correspond au vaccin pneumococcique 23-valent (il porte le nom de Pneumovax®). Il peut être utilisé chez les enfants dès l’âge de 2 ans, en particulier ceux qui sont à risque élevé d’infections sévères à pneumocoque.
Pourquoi le vaccin est-il désormais recommandé aux 65 ans et plus ?
Pour une raison simple : les cas d’infections à pneumocoques augmentent en France, avec un risque d’atteinte plus grave en particulier de pneumonies pour les seniors, en raison de leur âge et d’une plus grande fragilité, qu’il y ait ou non une pathologie associée. Autrement dit, l’âge est un facteur de risque à lui seul. Ainsi, l’incidence des infections invasives est 6 fois plus importante à 89 ans passés qu’à 50 ans, d’après la Haute autorité de santé (HAS). En outre, les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 60% des patients concernés par les infections invasives à pneumocoque.
Pour ce public, la vaccination consiste en une dose unique de Prevenar 20 pouvant être administrée de façon concomitante avec les autres vaccinations saisonnières (grippe et covid-19) mais une fois / 5 ans , par exemple.
Vaccin anti-pneumocoque : quelle efficacité ?
L’ensemble des vaccins ont démontré leur efficacité : ainsi, les vaccins 13-valent et 23-valent ont une protection supérieure à 90%. De plus, ces vaccins ont un effet vertueux en protégeant en plus de la personne elle-même indirectement aussi l’entourage (en particulier les adultes et les personnes âgées dont la contamination diminue de 40%) des enfants vaccinés.
Enfin, les études d’efficacité ont démontré que les vaccins VPC15 et VPC20 permettaient de bénéficier d’une couverture étendue ainsi que d’une réponse immunitaire solide (au moins aussi efficace que le VPC13) contre les infections invasives à pneumocoque (source : Vaccination info service).
Demandez conseil auprès de votre médecin traitant.
Sources & références :
- https://www.has-sante.fr/jcms/p_3586294/fr/pneumocoques-elargir-la-vaccination-a-tous-les-adultes-de-65-ans-et-plus
- https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infections-a-pneumocoque
- https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Meningites-pneumonies-et-septicemies-a-pneumocoque
- https://www.chu-montpellier.fr/fr/vaccination/histoire-des-epidemes-et-de-la-vaccination/le-pneumocoque
- https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/actualites/pneumocoque-peut-affecter-durablement-nos-cellules