Kyste, tumeur ou simple inflammation : l’œil et la paupière sont sensibles et de nombreux éléments peuvent y provoquer la formation d’un bouton ou d’une boule. Focus.
Bouton, boule sur la paupière : comment les reconnaître ?
Situés sur l’une des paupières inférieures ou supérieures, les boutons ou boules correspondent à des lésions, des excroissances ou encore des kystes qui peuvent survenir à tout âge. Médicalement parlant, ces éléments sont considérés comme des tumeurs, pouvant être bénignes ou malignes.
Blanches ou rouges, accompagnées d’un gonflement de la zone concernée ou non, ces tumeurs peuvent parfois s’accompagner d’une gêne oculaire, d’une irritation de la zone touchée ou d’un gonflement de cette même zone. Généralement, un seul œil est concerné à la fois. En cas d’affection chronique sous-jacente, il est possible de développer régulièrement des tumeurs au niveau des paupières.
Bouton ou boule sur la paupière : quelles sont les causes possibles ?
Des causes diverses, correspondant à des pathologies bénignes dans la plupart des cas, sont susceptibles de provoquer l’apparition d’une tumeur sur la paupière. Tour d’horizon.
Le chalazion, une inflammation fréquente de la paupière
Très fréquent, en particulier chez les adultes âgés de 30 à 50 ans, le chalazion correspond à un petit kyste bénin. Il est provoqué par l’obstruction d’une des glandes de Meibomius, situées le long des paupières (elles sont 25 à 30 par paupière), en arrière des cils. Ces glandes sont chargées de sécréter le meibum, un corps gras faisant partie de la composition du film lacrymal. Lorsque le meibum est produit en grande quantité, qu’il est trop épais ou qu’un élément extérieur obstrue l’une des glandes de Meibomius, cette dernière se bouche, s’enkyste et peut s’infecter : le chalazion est formé.
De taille variable, il prend la forme d’un œdème qui peut occuper toute la paupière ou une zone plus restreinte. Il devient rouge en phase infectieuse et peut provoquer une sensation de flou visuel ainsi qu’un larmoiement. Le chalazion disparaît généralement en quelques semaines ou quelques mois.
L’orgelet, une infection bactérienne bénigne
Situé près du bord de la paupière, l’orgelet ressemble à un bouton voire un furoncle. Rempli de pus, il correspond à une infection bactérienne également provoquée par l’obstruction d’une glande de Meibomius. Sauf que dans le cas de l’orgelet, cette obstruction est due à une bactérie : le staphylocoque doré. Cette infection est d’autant plus favorisée en cas de problèmes liés à l’hygiène :
- Si vous avez tendance à vous frotter les yeux sans vous être lavé les mains au préalable.
- Si vous mettez vos lentilles de contact sans vous désinfecter les mains en amont.
- Si vous ne vous démaquillez pas les yeux avant de vous coucher.
- Si vous utilisez des produits cosmétiques ouverts depuis un certain temps ou périmés.
Bénin, l’orgelet s’avère parfois douloureux et guérit en quelques jours. Attention : il ne faut le percer en aucun cas, au risque de le surinfecter.
Chalazion, orgelet : parfois la complication d’une pathologie existante
Les chalazions et les orgelets peuvent récidiver en présence d’une pathologie sous-jacente :
- Une pathologie cutanée chronique, telle que la rosacée, la blépharite ou, dans le cas de l’orgelet, de dermatite séborrhéique.
- Un chalazion récidivant peut s’expliquer par la présence de troubles visuels comme l’hypermétropie ou l’astigmatisme, non dépistés.
- Le diabète et certaines maladies auto-immunes.
Boule sur la paupière : quelles tumeurs bénignes peuvent la provoquer ?
La majorité d’entre elles correspondent à des kystes ou à des verrues (kyste de Moll, kyste dermoïde, kyste d’inclusion épidermique, papillome, kératose, grains de millium…). Deux autres tumeurs bénignes sont très répandues :
- Le xanthélasma : une lésion provoquée par l’accumulation de cholestérol sous la peau, qui prend la forme d’une plaque. Plus cette dernière est étendue, plus la gêne est importante.
- Le molluscum contagiosum touche principalement les enfants. Il est dû au Poxvirus qui contamine par infection virale. Un ou plusieurs petits nodules se forment alors au niveau de la base des cils. Des symptômes de conjonctivite y sont parfois associés : yeux rouges, qui coulent et qui grattent.
Boule sur la paupière : des tumeurs malignes parfois responsables
L’ensemble de ces lésions sont alors réunies sous l’appellation de carcinome car il s’agit d’un cancer de la peau, bien que sa localisation soit proche de l’œil. Certaines lésions, bénignes à l’origine, peuvent parfois se compliquer en l’absence de prise en charge, notamment en cas de kératose actinique.
Les deux principaux carcinomes concernés sont :
- Le carcinome baso-cellulaire : fréquent, il représente la grande majorité des cancers de la paupière. Sous forme d’une lésion en relief, voire perlée et qui peut parfois s’ulcérer. Sans prise en charge, cette lésion risque de s’étendre. Elle est particulièrement favorisée par l’exposition prolongée aux rayons solaires sans protection suffisante.
- Le carcinome épidermoïde ou spinocellulaire : moins fréquent que le précédent, il est néanmoins plus agressif, risquant de développer des métastases à distance de la paupière. Il s’avère difficile à diagnostiquer, son aspect pouvant varier d’un patient à l’autre. Il se reconnaît généralement par la présence d’une plaque ulcérée au niveau de la paupière.
Boule sur la paupière : qui consulter ?
Vous pouvez être amené à consulter plusieurs médecins, en fonction de la cause de vos symptômes. Dans le doute, commencer par voir votre médecin traitant est le plus sûr moyen d’être pris en charge efficacement, puisqu’il pourra vous adresser au spécialiste adapté à la cause qu’il suspecte. Ce dernier est généralement l’ophtalmologue, spécialiste de tout ce qui concerne les yeux et les paupières. En fonction de son diagnostic, il peut être amené à vous recommander de consulter un dermatologue, spécialiste de la peau.
Bouton, boule sur la paupière : comment les soigner ?
La prise en charge médicale d’une boule ou d’un bouton sur la paupière dépend naturellement du diagnostic. En cas de chalazion, le traitement est pluriel et commence par des soins à prodiguer à vos paupières :
- Appliquez des compresses d’eau chaude deux à quatre fois par jour pendant 5 minutes sur votre paupière. La chaleur permet de résorber le surplus de contenu gras qui a tendance à se solidifier.
- Massez délicatement mais fermement les paupières en effectuant des mouvements rotatifs de l’intérieur vers l’extérieur, puis du haut vers le bas pendant quelques secondes.
- Nettoyez le bord de vos paupières avec un produit oculaire nettoyant, appliqué sur des compresses stériles.
A ces soins, s’associe l’application d’une pommade anti-inflammatoire ou antibiotique plusieurs fois par jour. Si le chalazion persiste, une excision chirurgicale effectuée sous anesthésie locale peut être prescrite. Il est déconseillé de se maquiller ou de porter ses lentilles de contact tant que le chalazion n’est pas guéri.
Le traitement de l’orgelet est plus simple : l’application de compresses chaudes peut suffire à accélérer sa guérison. Si ce n’est pas le cas, votre médecin vous prescrit un traitement antibiotique, le plus fréquemment sous forme de pommade à appliquer. Si cela ne suffit pas, il peut être amené à pratiquer une petite incision afin de drainer le pus présent dans l’orgelet.
En cas de kyste, de verrue et plus généralement de tumeur bénigne et maligne, le principal traitement consiste en l’ablation de cette tumeur, accompagnée d’une biopsie. Cette intervention doit être programmée le plus tôt possible, afin d’éviter tout risque d’évolution et de complication.