Burn-out : comment le détecter mais aussi l’éviter ?

Le 28 avril est la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail
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Le 28 avril est la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, un moment propice pour aborder la question du burn-out, ce (trop) fréquent syndrome d’épuisement professionnel. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment le détecter, le prendre en charge mais aussi le prévenir ? Focus.

 

Burn-out : qu’est-ce-que c’est ?

 

Également appelé syndrome d’épuisement professionnel, le burn-out prend donc racine au travail, quel que soit le type d’emploi. L’investissement personnel est tellement intense dans le contexte professionnel qu’il engendre des situations de stress chronique, accompagnées d’un ensemble de réactions négatives.

La HAS (Haute Autorité de Santé) définit le burn-out comme « un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. »

Les conséquences sont souvent lourdes : sentiment de « vide » ou de détachement émotionnel, épuisement physique, émotionnel et mental, ainsi qu’une perte de sens. Pas encore reconnu comme maladie professionnelle, le burn-out est assez complexe à évaluer, mais bel et bien présent dans le monde du travail. D’après une étude d’OpinionWay réalisée en 2022, 34 % des salariés seraient en burn-out, dont 13 % en burn-out sévère. Ce qui représente tout de même plus de 2,5 millions de Françaises et Français concernés au total...

 

Burn-out : quels sont les symptômes ?

 

Le syndrome d’épuisement professionnel se manifeste en plusieurs types de symptômes :

  • Emotionnels : anxiété, irritabilité, tristesse, abattement, hypersensibilité, absence d’émotion, troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration…
  • Comportementaux : repli sur soi, isolement, agressivité voire violence, diminution de l’empathie, comportements addictifs, ressentiment voire hostilité à l’égard de ses collègues…
  • Attitude au travail : désengagement progressif, baisse de motivation, de moral, ainsi que des valeurs associées au travail, dévalorisation et remise en cause de ses compétences.
  • Physiques : tensions musculaires diffuses, troubles du sommeil, fatigue, lombalgie, cervicalgie, crampes, maux de tête, vertiges, troubles alimentaires et digestifs.

A noter qu’en cas de burn-out, plusieurs de ces symptômes sont réunis et interfèrent les uns avec les autres, de façon plus ou moins importante. Ils s’installent progressivement et cause une véritable rupture avec le comportement antérieur.

 

Burn-out : existe-t-il des facteurs de risques ?

 

Les facteurs de risques du burn-out sont le plus souvent liés aux conditions de travail :

  • Surcharge de tâches
  • Missions imprécises de la part de votre hiérarchie
  • Objectifs irréalistes
  • Confrontation à la souffrance humaine
  • Dissonance émotionnelle
  • Empêchement d’autonomie et de prise d’initiatives
  • Conflits entre collaborateurs, manque de soutien et d’entraide, management délétère
  • Conflits de valeurs
  • Insécurité de l’emploi, etc.

A ces conditions de travail s’ajoutent bien sûr des antécédents personnels et familiaux. Les risques de développer un burn-out sont décuplés chez les personnes ayant déjà subi une dépression, qui possèdent des capacités d’adaptation limitées ou qui ont traversé récemment un événement de vie éprouvant, comme un deuil ou une rupture.

 

 

Burn-out : pour s’en sortir, une prise en charge est nécessaire

 

 

Face au burn-out, la prise en charge doit intervenir le plus tôt possible, afin d’augmenter vos chances de sortir de cette situation. Dans la plupart des cas, l’arrêt de travail prescrit par votre médecin traitant est nécessaire pour vous permettre de faire le point sur vous-même, vous recentrer sur vos attentes et mettre en place des mesures adaptées à votre situation. La durée de cet arrêt de travail dépend de l’évolution du burn-out et du contexte socio-professionnel qui l’entoure.

 

Burn-out : qui consulter ?

Votre médecin traitant ou votre médecin du travail sont le mieux placés. Ils coordonneront l’ensemble de votre prise en charge. Et rassurez-vous, vous pouvez demander à consulter le médecin du travail à tout moment (y compris pendant votre arrêt de travail), sans avoir à en informer votre employeur si la visite a lieu en dehors de vos heures de travail.

Plusieurs questionnaires (comme le Maslach Burnout Inventory ou le Copenhagen Burnout Inventory, entre autres) sont à la disposition de ces médecins pour vous interroger et évaluer la sévérité du burn-out. Ils sont utilisés en complément de l’analyse de l’environnement de travail et des antécédents personnels et/ou familiaux.

Si besoin, afin de diagnostiquer une psychopathologie associée, prendre en charge un trouble sévère ou poursuivre un arrêt maladie, votre médecin traitant peut également être amené à vous adresser à un psychiatre.

 

Face au burn-out, quels sont les traitements ?

Les traitements, médicamenteux ou non, sont divers et dépendent de la sévérité du syndrome d’épuisement professionnel. Dans tous les cas, ils reposent sur la collaboration entre les divers professionnels de santé concernés :

  • La prise en charge non-médicamenteuse implique une psychothérapie, réalisée par un psychologue.
  • Elle peut être associée à une médecine douce, en complément : relaxation, sophrologie, ou encore hypnose, avec un professionnel spécialisé dans ces techniques.
  • Dans certains cas (trouble anxieux ou dépressif associé), votre médecin traitant ou votre psychiatre peut estimer qu’une prise en charge médicamenteuse est nécessaire : il vous prescrit alors, principalement, un traitement antidépresseur.
  • En parallèle, le médecin du travail coordonne l’analyse de votre poste et de vos conditions de travail, afin de pouvoir préconiser des actions de prévention en conséquence et évaluer les perspectives de retour à votre poste.

 

5 conseils pour prévenir le burn-out

 

La prévention du burn-out repose avant tout sur les actions mises en place par votre employeur et sa vigilance vis-à-vis du bien-être de ses collaborateurs. Mais à votre échelle, il est également possible de réagir à temps pour éviter la crise.

 

#1 Informez-vous sur la santé au travail

Quelles sont les obligations d’un employeur concernant la santé et la sécurité au travail ? Quelles formations et actions de prévention sur les RPS (risques psycho-sociaux) est-il possible de suivre ? Autant d’informations qui vous seront utiles pour mieux repérer les facteurs de risques de burn-out au sein de votre entreprise.

 

 

#2 Gare à la charge de travail

La surcharge de travail est le principal facteur de risque face à un burn-out. C’est pourquoi il est nécessaire que votre supérieur.e hiérarchique soit conscient.e des missions à accomplir par chacun, avec un suivi régulier. De votre côté, votre charge de travail ne doit pas vous empêcher de prendre des congés ou de poser des RTT, d’arriver et de quitter votre bureau à des heures raisonnables et d’appliquer le droit à la déconnexion. Dans le cas contraire, il est temps de réagir !

 

 

#3 Fuyez l’isolement au travail

Echanger avec vos collègues sur leur situation, afin d’évaluer objectivement la vôtre… mais surtout, pouvoir vous soutenir, compter les uns sur les autres… Bref, la solidarité a des vertus et est réputée pour atténuer aussi le syndrome d’épuisement professionnel quand il survient, celui-ci ayant tendance à pousser l’isolement et au repli sur soi. Profitez de chaque occasion de vous retrouver entre collègues pour un moment de discussion ou de convivialité. « L’union fait la force » est un adage particulièrement approprié à la prévention du burn-out.

 

 

#4 Osez communiquer et alerter

Si votre situation professionnelle commence à provoquer souffrance et mal-être, si vous avez l’impression d’être surchargé de travail et de ne plus y arriver, il est essentiel d’en informer votre supérieur hiérarchique et de ne pas laisser cette situation s’enkyster. Peut-être n’est-il pas conscient de ce que vous traversez ? Si c’est le cas et qu’il ne réagit pas pour autant, n’en restez pas là : alertez le service des ressources humaines de votre entreprise ou le service en charge de la santé au travail. Souvenez-vous que vos capacités sont humaines, il est logique de vous sentir dépassé si votre charge de travail est disproportionnée ou si vos missions ne correspondent plus aux compétences pour lesquelles vous avez été recruté. En dernier recours, faute de réaction positive de la part de votre entreprise, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le médecin du travail.

 

 

#5 Reposez-vous !

Qui dit burn-out, dit épuisement. Ce qui sous-entend que prendre du repos devient nécessaire. C’est d’ailleurs la raison principale de la prescription de l’arrêt de travail par votre médecin : vous permettre de vous poser, de prendre du recul sur votre situation, de souffler et de vous éloigner d’un environnement devenu trop éprouvant. Car se reposer n’engage pas seulement votre état physique, c’est aussi votre état mental et émotionnel qui est touché.