Diarrhée chronique : quelles causes possibles ?

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Douloureuse et aux nombreuses répercussions sur le quotidien, la diarrhée peut finir par s’installer dans le temps. On dit alors qu’elle devient chronique. Tout savoir sur les causes possibles et les traitements envisageables.

 

Diarrhée chronique, diarrhée aiguë : quelles différences ?

Plus de trois selles par jour, de consistance très molle : telle est la définition de la diarrhée. Elle s’accompagne en général de douleurs ou de spasmes au niveau abdominal, de ballonnements et/ou de nausées. La diarrhée est considérée comme aiguë lorsqu’elle survient brutalement et sévit depuis moins de deux semaines. En revanche, elle devient chronique lorsqu’elle se prolonge au-delà d’un mois. 

 

Diarrhée chronique : quelles en sont les causes ?

Il existe de nombreuses causes possibles à une diarrhée chronique, des causes parfois entremêlées, en fonction de la pathologie qui en est à l’origine. 

 

Les mécanismes à l’origine de la diarrhée chronique

Les causes de la diarrhée chronique sont généralement liées aux mécanismes de cette dernière. Plusieurs d’entre eux peuvent être impliqués pour une même pathologie.

  • La diarrhée motrice : le transit intestinal s’accélère, au point que devoir aller à la selle devient impérieux. Ce mécanisme se rencontre généralement en cas de syndrome de l’intestin irritable : une pathologie digestive, bénigne et fréquente qui implique des douleurs intestinales associées à des troubles du transit. Mais aussi en cas d’intolérance alimentaire, au lactose par exemple. Une diarrhée motrice peut aussi être une complication du diabète, d’une hyperthyroïdie ou plus rarement, de maladies neurologiques ou de certaines formes de cancer.
  • La diarrhée par malabsorption : lorsque ce mécanisme survient, c’est que les nutriments sont insuffisamment absorbés par l’intestin grêle au cours de la digestion, rendant alors les selles plus abondantes. C’est le cas dans la maladie cœliaque ou intolérance au gluten (la malabsorption des nutriments, en particulier des graisses, est causée par l’atrophie de la muqueuse intestinale) et dans la maladie de Crohn lorsqu’elle touche l’intestin grêle. 
  • La diarrhée par entéropathie exsudative survient car la muqueuse intestinale n’est plus étanche, à cause d’un ulcère, par exemple. Ce dernier peut entraîner des fuites de lymphe et de composants du sang. Ce mécanisme concerne les deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH), mais il peut aussi être dû à l’évolution d’un cancer du côlon. 
  • Le mécanisme de diarrhée sécrétoire résulte d’une sécrétion anormale d’eau et d’électrolytes (potassium, bicarbonates) par des cellules de la muqueuse de l’intestin grêle. Les selles produites par une diarrhée sécrétoire sont généralement très abondantes. Elles surviennent principalement en cas de colite microscopique (inflammation du côlon ou d’une partie de ce dernier), de maladie de Crohn ou plus rarement, en cas de tumeur. 
  • La diarrhée osmotique se manifeste lorsqu’une substance provoquant un appel d’eau est présente dans le tube digestif : lactose, certains laxatifs, magnésium, chewing-gum au sorbitol -xylitol-maltitol.
  • La prise de certains médicaments sur le long terme (comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou certaines chimiothérapies, notamment) peut provoquer une colite doublée de petites lésions inflammatoires sur la muqueuse, entraînant des diarrhées chroniques.
  • Moins fréquent, le « syndrome du grêle court » est une maladie rare qui se définit par une résection étendue de l’intestin grêle. Elle associe deux mécanismes à l’origine de la diarrhée chronique : la malabsorption et l’accélération du transit. 

 

Gare à la fausse diarrhée, souvent liée à la constipation !

La constipation peut parfois provoquer de fausses diarrhées : le patient constipé alterne alors les périodes de diarrhée avec des selles liquides et de constipation avec des selles dures. En cas de fausse diarrhée pour cause de constipation, c’est donc cette dernière qui doit être traitée. Elle peut l’être avec la prescription d’un laxatif, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Parlez-en avec votre médecin.

 

Diarrhée chronique : quelle prise en charge ?

En raison de la diversité des causes pouvant la provoquer, la diarrhée chronique connaît une prise en charge généralement longue et ponctuée de nombreuses étapes, à commencer par les examens pour aboutir à un diagnostic.

 

Le diagnostic : de nombreux examens à prévoir

Le premier examen généralement prescrit sera une endoscopie haute, afin d’explorer avec une petite caméra le duodénum, le segment initial de l’intestin grêle, et vérifier que cet organe ne subit pas d’atrophie ou la présence de parasites. Le médecin peut être amené à effectuer des biopsies pendant l’examen pour s’en assurer.

Autre examen exploratoire incontournable : la coloscopie, pour rechercher des anomalies de la muqueuse intestinale et effectuer des biopsies au niveau de l’intestin grêle et du côlon. Elle peut être complétée par une IRM de la paroi intestinale ou un scanner, notamment en cas de tumeur.

D’autres étapes seront indispensables : des analyses de sang, pour rechercher notamment une anémie, une inflammation, ou encore étudier la fonction rénale ; ainsi qu’une analyse des selles pendant 72 heures. 

 

Diarrhée chronique : quels traitements possibles ?

Les traitements médicaux d’une diarrhée chronique sont nombreux et dépendent à la fois des résultats des examens précédemment cités, et des mécanismes à l’origine de la diarrhée. 

Certains traitements peuvent soigner directement le mécanisme de la diarrhée chronique en cause : 

  • Ralentisseurs de transit en cas de diarrhée motrice ; 
  • Antisécrétoires oraux pour les diarrhées sécrétoires ; 
  • Chélateurs des acides biliaires en cas de diarrhée malabsorptive.

 

D’autres traitements sont spécifiques à la pathologie en cause et adaptés à chaque patient : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, maladie cœliaque, colites, tumeur… 

 

Attention, certains signes doivent toutefois vous alerter : si vous constatez la présence de sang et de glaires dans les selles, si la diarrhée persiste à la suite d’un voyage ou s’accompagne d’un important amaigrissement, vous devez consulter rapidement votre médecin traitant ou votre gastro-entérologue.