Douleurs au foie : quelles peuvent être les causes ?

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mal au foie
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Organe majeur de l’organisme, le foie peut faire l’objet de troubles divers, pouvant entraîner des douleurs dans certains cas. Mais qu’est-ce qui peut les provoquer et comment y remédier ? Tout comprendre dans cet article.

 

Qu’est-ce que le foie ?

Le foie est un organe essentiel, faisant partie du système digestif. C’est notamment lui qui sécrète la bile, nécessaire à la digestion. Mais il joue également un rôle dans la sécrétion de protéines comme l’albumine, du glucose ou encore du (bon) cholestérol. C’est également lui qui se charge de dégrader des substances nocives pour l’organisme comme le (mauvais) cholestérol ou les médicaments. Pour relever toutes ces missions, ce sont précisément les cellules hépatiques qui sont en action. 

 

Douleurs au foie : de quoi parle-t-on ?

Ce qui peut paraître comme étant des douleurs au foie n’en sont en réalité pas. D’ailleurs, lorsque le foie est atteint, avoir mal n’est le plus souvent pas immédiat et, quand cela arrive, ce sont des organes limitrophes du foie qui sont en fait concernés et douloureux. Il s’agit de douleurs hépatiques qui touchent essentiellement la vésicule biliaire (même si le foie est également touché), organe situé sous le côté droit du foie et qui forme, avec les canaux biliaires qui transportent la bile, le système biliaire ou les voies biliaires. 

 

Néanmoins, il existe plusieurs troubles du foie pouvant engendrer des douleurs à plus ou moins long terme.

 

Trouble au foie : la colique hépatique arrive en tête

A partir de la bile, peuvent se former des calculs biliaires, des dépôts de consistance « pierreuse », pouvant atteindre la taille d’un grain de sable, jusqu’à celle d’un petit caillou. Asymptomatiques la plupart du temps, il arrive que ces calculs provoquent des douleurs abdominales intenses, appelées coliques hépatiques. 

Ici, les douleurs sont provoquées par le blocage de la vésicule par un calcul, ou au déplacement de l’un d’entre eux. Situées dans le creux de l’estomac ou sous les côtes à droite, ces douleurs sont brutales, très intenses et obligent parfois à cesser toute activité. Elles peuvent être associées, dans certains cas, à des nausées ou des vomissements. La crise de colique hépatique peut durer d’une trentaine de minutes à plusieurs heures. Dans tous les cas, elle nécessite de prendre rendez-vous rapidement avec votre médecin.

 

Hépatite aiguë : plusieurs causes pour une inflammation du foie 

L’hépatite correspond à une inflammation du foie pouvant être causée par des substances toxiques (alcool ou médicaments) ou des virus. Les douleurs se ressentent alors au niveau intestinal, généralement lorsque l’hépatite est installée, mais d’intensité variable d’un patient à l’autre.

 

On peut désigner cinq types de virus, classés par lettres correspondant au virus responsable  : 

  • Le virus de l’hépatite A est présent dans les matières fécales et se transmet par le contact avec des eaux sales, des aliments non lavés ou souillés, ou encore certaines pratiques sexuelles. L’organisme finit par éliminer le virus au terme d’une période d’intense fatigue, de fièvre, de fortes douleurs abdominales et de nausées, le tout suivi d’une jaunisse, symptôme révélateur de l’atteinte du foie.  
  • Le virus de l’hépatite B, particulièrement contagieux, peut s’avérer chronique, ce qui augmente alors les risques de transmettre la maladie. Son mode de transmission ? Les liquides et les sécrétions biologiques. Ses symptômes sont comparables à ceux d’une grippe, pouvant être associés à une jaunisse, des urines foncées et des selles décolorées.   
  • Le virus de l’hépatite C est généralement asymptomatique, mais peut se révéler par des symptômes similaires à ceux précédemment décrits (fatigue, nausées, douleurs abdominales, urines foncées, jaunisse). Il se transmet essentiellement par le sang. Dans la plupart des cas, cette maladie devient chronique, avec un risque important d’évoluer en cirrhose. 
  • Le virus de l’hépatite D : également appelé virus delta, il ne peut affecter qu’un organisme ayant auparavant (ou au même moment) été en contact avec le virus de l’hépatite B. L’hépatite D se transmet essentiellement par le sang ou les rapports sexuels non protégés. 
  • Le virus de l’hépatite E se transmet principalement par la consommation d’eau non potable, d’aliments non lavés ou souillés, ou de viandes crues d’animaux porteurs du virus. La maladie se manifeste par l’ensemble des symptômes précédemment décrits, lorsqu’elle n’est pas asymptomatique. 

 

Cirrhose du foie : une pathologie grave et irréversible

Provoquée par des maladies telles que l’hépatite C ou B, la stéatite non alcoolique ou par une consommation excessive d’alcool, l’inflammation chronique du foie finit par détruire les cellules hépatiques, en créant un tissu fibreux composé de nodules anormaux : c’est la cirrhose. Cette maladie est irréversible, pouvant être stable ou évolutive, avec plusieurs risques de complications (vomissements sanglants, sang dans les selles, jaunisse, varices œsophagiennes, infections bactériennes, insuffisance rénale aiguë et cancer du foie.

 

Pendant plusieurs années, la cirrhose ne présente aucun symptôme. Puis, certains signes apparaissent, en particulier lors de la période dite de « décompensation » (le foie n’est plus capable d’assurer correctement ses fonctions) : douleurs abdominales, fatigue, crampes, perte d’appétit et de poids, nausées, vomissements… 

 

Alcool : consommé avec excès, des risques multiples pour le foie

Dès la consommation de deux verres d’alcool par jour, les risques pour le foie sont bien présents. Première conséquence : la stéatose, qui correspond à l’accumulation de graisse dans les cellules hépatiques. Les douleurs au niveau du foie ne sont pas systématiques et, en leur absence, il est plus difficile de diagnostiquer cette pathologie. Si elle est réversible au premier stade, la stéatose risque de s’aggraver et de s’installer en cas de persistance à consommer de l’alcool en excès. Elle devient alors l’hépatite alcoolique, une maladie grave qui précède souvent une cirrhose du foie, généralement douloureuse. 

 

La « crise de foie » : mythe ou réalité ?

Souvent évoquée voire redoutée pendant les fêtes de fin d’année, la « crise de foie » regroupe un ensemble de désagréments intestinaux pouvant être ressentis après quelques excès alimentaires. Mais d’un point de vue médical, la « crise de foie » n’a aucune réalité. Elle ne figure dans aucun manuel de médecine. Les symptômes qui se cachent derrière cette appellation (ballonnements, nausées, remontées acides, maux de ventre…) correspondent en réalité à une indigestion et ne concernent pas le foie. Un « mythe » qui n’est pas sans rappeler le fameux « mal au cœur » signifiant que l’on ressent des nausées, alors que le cœur n’est absolument pas impliqué. 

 

Douleurs au foie : quels traitements ?

Ils sont divers et dépendent naturellement du trouble dont est atteint le foie, et qui explique ces douleurs.

 

Traitement des troubles au foie : avant tout, des examens

En cas d’hépatite virale aiguë, votre médecin peut évaluer le degré d’atteinte de votre foie en vous prescrivant une prise de sang qui permettra notamment d’analyser la concentration de transaminases. 

 

Concernant la cirrhose, un examen clinique peut déjà orienter le diagnostic de votre médecin : si votre foie est palpable sous les côtes à droite, qu’il est volumineux et dur ; si votre rate est palpable à gauche ; si les paumes de vos mains sont rouges et révélatrices d’érythrose palmaire. Enfin, en cas de cirrhose, des angiomes stellaires (sortes de petites étoiles) sont visibles sur votre peau. En présence de ces signes, votre médecin doit vous orienter vers un gastro-entérologue ou un hépato-gastro-entérologue. Ce dernier pourra confirmer le diagnostic de cirrhose par : 

  • Un bilan sanguin pour analyser le fonctionnement du foie et rechercher une hépatite B ou C chronique.
  • Une échographie abdominale avec un doppler du foie, pour mieux étudier l’aspect de ce dernier et vérifier s’il y a de l’hypertension veineuse portale.
  • Une endoscopie digestive haute pour rechercher d’éventuelles varices œsophagiennes.
  • Une biopsie du foie pour déterminer la cause de la cirrhose.

 

Quels médicaments pour soigner un trouble hépatique ?

En cas de colique hépatique, votre médecin vous prescrit des antalgiques, des anti-inflammatoires et des anti-spasmodiques pour soulager vos symptômes.

 

En ce qui concerne les hépatites virales aiguës, il est possible de se faire vacciner contre l’hépatite A et B (ce dernier vaccin protégeant également contre l’hépatite D). En cas d’infection, divers traitements existent : 

  • Un traitement antirétroviral à vie, comparable à celui du VIH, pour soigner l’hépatite B.
  • Des antiviraux à action directe pour l’hépatite C.
  • Aucun traitement n’est disponible à ce jour pour soigner l’hépatite A et E, que l’organisme finit par éliminer naturellement.

 

Pour la cirrhose, sa prise en charge dépend de sa cause et consiste à limiter un maximum l’évolution de la maladie ou la survenue de complications. Aucun traitement spécifique ne permet de soigner cette pathologie.  

 

Douleurs au foie : quand faire appel à la chirurgie ?

Quand le foie est atteint, le recours à la chirurgie n’est pas systématique. Votre médecin sera amené à vous la proposer dans les cas suivants : 

  • En cas de crise de colique hépatique, votre chirurgien digestif peut vous proposer l’ablation de votre vésicule biliaire (cholécystectomie). 

Si vous souffrez d’une cirrhose et qu’elle est décompensée malgré tous les traitements mis en œuvre ; ou si elle a évolué en cancer du foie, votre médecin peut envisager une greffe.

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