Vous rencontrez des difficultés à uriner ? Sachez que ce symptôme peut avoir de multiples causes, d’ailleurs variables en fonction du sexe. Explications.
Avoir du mal à uriner, ça veut dire quoi ?
Quand on a du mal à uriner, cela s’appelle la dysurie. Ce trouble peut se manifester de différentes manières : retard au démarrage de la miction, nécessité de pousser pour que la miction ait lieu, jet faible ou interrompu, miction en plusieurs temps… Dans tous les cas, consulter votre médecin traitant ou votre urologue est nécessaire pour en déterminer la cause et mettre en place un éventuel traitement adapté.
Difficultés à uriner : quelles peuvent être les causes ?
Des causes de différentes origines peuvent expliquer l’apparition d’une dysurie. Tour d’horizon des principales.
Les causes infectieuses
Plusieurs infections peuvent provoquer des difficultés à uriner :
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La cystite est une infection urinaire localisée au niveau de la vessie et majoritairement due à la présence d’une bactérie : Escherichia coli. Elle est très fréquente, en particulier chez les femmes dont la longueur de l’urètre est plus petite que celle des hommes. En plus de la dysurie (qui se manifeste surtout par le fait de ne pas pouvoir évacuer beaucoup d’urine), la cystite se manifeste par d’autres symptômes : brûlures ou douleurs lors de la miction, besoins pressants et fréquents d’uriner, possible présence de sang dans les urines…
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La prostatite est une infection plutôt fréquente de la prostate qui touche surtout les hommes de moins de 50 ans. Ses symptômes sont similaires à ceux d’une infection urinaire, mais la prostatite représente une urgence médicale : douleurs lors de la miction, envies pressantes mais avec une faible évacuation d’urine, sang en fin de miction mais aussi fièvre et courbatures.
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L’urétrite est quant à elle une infection sexuellement transmissible (IST) d’origine bactérienne qui touche les voies urinaires. Elle peut concerner les deux sexes mais touche majoritairement les hommes. Cette maladie se manifeste aussi par des douleurs au moment d’uriner et des besoins fréquents, mais avec des difficultés pour les éliminer. Autres symptômes plus caractéristiques : l’écoulement d’un liquide clair ou purulent par le méat urinaire, une rougeur et des démangeaisons au niveau de cette zone. Principal moyen de prévenir l’urétrite : utiliser des préservatifs lors de ses rapports sexuels.
Les causes liées à la prostate
Ces causes concernent exclusivement les hommes. Parmi elles, outre la prostatite évoquée plus haute, on trouve :
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L’hypertrophie bénigne de la prostate, une pathologie fréquente liée au vieillissement. Elle peut également être liée au développement d’un adénome prostatique (augmentation du volume de la prostate) qui peut provoquer un obstacle pouvant entraîner des difficultés à uriner.
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Plus rarement, un cancer de la prostate à un stade avancé.
Difficultés à uriner : les reins peuvent être concernés
Des pathologies rénales peuvent aussi être impliquées en cas de dysurie. Il s’agit principalement de :
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La colique néphrétique : cette pathologie se caractérise par une forte douleur au niveau lombaire et abdominal. Elle est provoquée par la présence d’un obstacle (il s’agit le plus souvent d’un calcul rénal ou urinaire) au niveau des voies urinaires, qui augmente alors la pression dans cette zone et dans le rein. Si la forte douleur incarne le principal symptôme de la colique néphrétique, d’autres l’accompagnent, comme l’envie et le besoin fréquents d’uriner sans y parvenir et des symptômes digestifs. Les récidives sont fréquentes.
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La pyélonéphrite aigüe est une complication de l’infection urinaire : cette dernière touche alors les voies urinaires et généralement, un seul rein sur les deux. Cette pathologie est d’ailleurs qualifiée « d’infection urinaire haute ». Il s’agit d’une urgence médicale, en particulier chez les personnes les plus fragiles, comme les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 75 ans et celles subissant une anomalie des voies urinaires.
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Plus rarement, la présence d’une tumeur rénale peut aussi provoquer des difficultés à uriner.
D’autres causes possibles…
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La vessie non contractile correspond, comme son nom l’indique, à une vessie rencontrant des difficultés pour effectuer les mouvements nécessaires pour émettre de l’urine. Il s’agit d’une cause physiologique.
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La sténose de l’urètre, plus rare, se définit par un rétrécissement du canal de l’urètre. Les causes de cette pathologie sont encore méconnues, mais on sait qu’elle peut se produire après un traumatisme du périnée, une intervention chirurgicale, ou encore la pose d’une sonde.
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La rétention urinaire consiste en l’impossibilité de vider sa vessie. Elle peut être aiguë ou chronique. Dans le premier cas, elle est généralement due à des causes physiologiques (rétrécissement de l’urètre, par exemple). En cas de rétention urinaire chronique, la cause est plutôt neurologique.
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Des causes psychologiques : le stress et/ou l’anxiété peut avoir des conséquences sur l’appareil urinaire. On parle alors de dysurie psychogène.
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Une tumeur située au niveau de la vessie peut aussi provoquer de la dysurie.
Difficultés à uriner : quelle prise en charge ?
Si vous peinez à uriner, n’attendez pas pour consulter votre médecin traitant ou votre urologue. Ce dernier vous posera plusieurs questions pour connaître l’ensemble de vos symptômes urinaires. En plus de l’examen clinique, d’autres examens pourront vous être prescrits : débitmétrie mictionnelle qui permet de mesurer la quantité d’urine restante.
Un examen cytobactériologique est également réalisé pour écarter toute suspicion d’infection. En fonction des résultats, d’autres examens seront envisagés :
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Echographie réno-vésicale et de la prostate ;
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Cystoscopie pour explorer la paroi interne de l’urètre et de la vessie ;
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Bilan urodynamique.
Le traitement est ensuite adapté à la cause de la dysurie. En cas d’infection, la prise d’antibiotiques est indispensable. S’il s’agit d’une cause prostatique, le traitement peut être médicamenteux ou chirurgical. Ce dernier est privilégié pour une cause physiologique.
En cas de colique néphrétique, la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires permet de soulager la douleur. En parallèle, le traitement mis en place dépend de l’évacuation ou non du calcul. Si ce n’est pas le cas, il peut être nécessaire de mettre en place une sonde ou de réaliser une endoscopie des voies urinaires.
Si les difficultés à uriner sont liées à une cause psychologique, consulter un professionnel de la santé mentale pour mettre en place une thérapie peut être recommandé. Certaines techniques de médecine douce recommandées en cas de stress peuvent être intégrées en complément.
Sources & références :
- ● https://www.urofrance.org/patient/symptomes/dysurie/
- https://www.chu-dijon.fr/troubles-urinaires-incontinence-difficulte-de-miction
- https://www.urofrance.org/lafu-academie/formation-du-college/referentiel-du-college-durologie-5eme-edition/chapitre-10-hypertrophie-benigne-de-la-prostate/
- https://www.sante.fr/antibiomalin-pour-savoir-comment-bien-utiliser-les-antibiotiques/uretrite-infection-sexuellement-transmissible
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/pyelonephrite/comprendre-pyelonephrite-aigue