Réveils nocturnes fréquents : quelles sont les causes possibles ?

Que ce soit chronique ou épisodique, se réveiller la nuit, parfois à plusieurs reprises, est courant. De multiples causes peuvent expliquer ces réveils involontaires et perturbants. Explications.

Les réveils nocturnes : un problème fréquent aux conséquences diverses

• Près de 8 Français sur 10 se réveillent la nuit et mettent ensuite 39 minutes en moyenne avant de se rendormir, d’après une étude réalisée pour l’Observatoire du sommeil par l’Ipsos en 2018. Parmi eux, 85% des personnes interrogées déclarent se réveiller au moins une fois et 26% 3 fois voire plus par nuit. 
  Les réveils nocturnes sont un problème de santé publique : la qualité de notre sommeil se dégrade avec les années, pour diverses raisons (comme l’exposition aux écrans, pour ne citer que celle-ci), avec des conséquences multiples sur la santé : 

• Manque d’énergie ;

• Faiblesse musculaire ; 

• Somnolence diurne ;

• Nervosité et irritabilité ; 

• Difficultés de concentration et de mémorisation ;

• Difficultés d’attention avec risques accrus d’accident ;

   

À plus long terme, un sommeil dégradé peut causer : 

• Une baisse des défenses immunitaires ; 

• Un risque augmenté de certaines pathologies : obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires…

• Troubles de l’humeur, anxiété, dépression.

Quelles sont les causes des réveils nocturnes fréquents ?

Subir des réveils fréquents pendant la nuit est considéré comme une forme d’insomnie. De nombreuses causes d’origines diverses peuvent l’expliquer. 

De mauvaises conditions de sommeil

Il s’agit de causes sur lesquelles vous pouvez directement intervenir afin d’y remédier et retrouver un sommeil de qualité : 

• La température de votre chambre à coucher. Pour bien dormir, il est recommandé de passer la nuit dans une chambre dont la température est de 19°C. Si celle de votre chambre à coucher se situe au-delà de cette mesure, cela peut expliquer que vous vous réveilliez plusieurs fois par nuit. 

• Un lit inconfortable ou inadapté. Trop mou, trop dur, trop usagé, trop petit… Le choix d’un lit n’est pas anodin et peut avoir un impact direct sur la qualité de votre sommeil. Nous sommes censés changer de matelas tous les 10 ans environ.

• Un environnement bruyant. Quelle que soit la source du bruit, cette situation peut perturber votre sommeil. Si déménager est une solution de dernier recours, d’autres options s’offrent à vous avant de l’envisager, comme les bouchons d’oreille. 

• Une chambre trop lumineuse ;

• L’exposition aux écrans. La lumière bleue a des conséquences directes sur notre cycle circadien qui régit le rythme de nos endormissements et réveils. De plus, les contenus « consommés » ont un effet excitant sur le cerveau qui ne favorise pas le sommeil. 

Les causes physiologiques

Certaines actions ou phénomènes physiologiques peuvent avoir des conséquences directes sur la qualité de votre sommeil : 

• Un dîner trop copieux peut perturber la nuit qui s’ensuit de diverses manières, notamment avec l’apparition de troubles digestifs (ballonnements, remontées gastriques, douleurs abdominales, nausées, etc.)

• Vous êtes adepte de la sieste ? C’est une qualité, à condition qu’elle ne soit pas trop longue. En effet, dans ce cas ou si vous la faites trop tard dans l’après-midi, elle peut perturber votre sommeil nocturne, notamment en provoquant des réveils fréquents. 

• La consommation de certaines substances, comme la caféine, peut aussi entraîner des réveils fréquents pendant la nuit. Et contrairement aux idées reçues, l’alcool ne favorise pas le sommeil, bien au contraire. Celui-ci perturbe le sommeil plus tard dans la nuit.

• La grossesse peut provoquer des réveils nocturnes fréquents pour diverses raisons, en particulier durant le 3e trimestre : douleurs ligamentaires, difficultés à trouver une position, crampes nocturnes, mouvements de bébé, stress lié à l’accouchement ou à la parentalité… 

• La ménopause peut perturber votre sommeil, notamment en raison des symptômes qu’elle entraîne, comme les bouffées de chaleur et l’hypersudation, en particulier pendant la nuit. 

• L’âge influence aussi la qualité de votre sommeil. Les réveils nocturnes sont plus fréquents à l’aube… et au crépuscule de la vie, en raison des changements et évolutions de nos rythmes circadiens. Après 75 ans, la production de mélatonine, considérée comme « l’hormone du sommeil », diminue également, favorisant les réveils nocturnes fréquents. 

Les causes pathologiques de réveils nocturnes

Dans certains cas, se réveiller fréquemment la nuit peut être le symptôme d’une pathologie sous-jacente : 

• Les apnées du sommeil consistent en des périodes d’arrêt respiratoire de quelques secondes. Elles se produisent pendant le sommeil et s’accompagnent généralement de ronflements. C’est le fait d’arrêter provisoirement de respirer qui peut provoquer le réveil. 

• Le syndrome des jambes sans repos est un trouble du sommeil chronique caractérisé par une envie impérieuse de remuer et bouger ses jambes. Lorsque ce n’est pas le cas, des fourmillements, des picotements ou des douleurs se font sentir. Un trouble qui se manifeste fréquemment pendant la nuit.  

• Les reflux gastro-œsophagiens ou RGO peuvent s’accentuer pendant la nuit, en raison de votre position verticale. En vous réveillant, ils sont responsables de toux et de douleurs comparables à des brûlures au niveau de l’estomac et jusque dans l’œsophage. 

• Chez les hommes, certains troubles de la prostate peuvent également être à l’origine de réveils nocturnes fréquents, notamment si ces troubles provoquent des envies fréquentes d’uriner. C’est notamment le cas si vous souffrez d’un adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate) ou d’un cancer de la prostate, fréquent avec l’âge.  

• Des douleurs chroniques qui peuvent être présentes en cas d’arthrite ou de fibromyalgie, favorisent les réveils nocturnes fréquents. 

Les causes psychologiques de réveils nocturnes

La santé mentale influence le sommeil. Divers troubles psychologiques peuvent provoquer des réveils nocturnes réguliers : 

• En cas de stress ou d’anxiété, que ce soit chronique ou ponctuel. 

• Si certaines idées restent en tête et reviennent continuellement : on parle alors d’idées fixes voire obsessionnelles. Cela peut être le cas si un événement à venir ou passé vous préoccupe tout particulièrement, par exemple. 

• Une situation conflictuelle ou violente peut occasionner des réveils fréquents pendant la nuit : période durant laquelle vous pouvez davantage y penser… sans compter l’effet de votre inconscient.

• Un traumatisme non résolu peut vous réveiller souvent la nuit, parfois sans que le lien entre votre réveil et cet événement ne soit évident. 

• L’hyperactivité mentale ou cérébrale est souvent associée à un trouble du déficit de l’attention (TDAH) mais peut aussi subsister sans ce dernier. Il s’agit d’un flux rapide et continu d’idées, d’images ou de pensées qui peuvent s’avérer perturbantes au quotidien, et en particulier pour le sommeil.

• La dépression est une pathologie psychique qui peut avoir d’importantes conséquences sur votre sommeil, notamment en provoquant des réveils fréquents. 

Réveils nocturnes fréquents : comment les réduire ?

Rassurez-vous, si vous vous réveillez souvent la nuit : quelle que soit la cause, des solutions existent. D’un changement d’environnement à une prise en charge médicale, tout dépend de ce qui provoque ces réveils nocturnes réguliers : 

• Si la cause est liée à votre environnement, adaptez ce dernier de manière à mieux dormir : rafraîchissez votre chambre, changez de matelas, installez des rideaux occultants, utilisez des bouchons d’oreille, ne gardez pas d’écran près de vous et arrêtez de vous y exposer 2 heures avant de vous coucher.

• Si la cause est physiologique, privilégiez des repas légers le soir, faites une sieste d’une vingtaine de minutes avant 16h et ne consommez pas de produits excitants à partir de ce même horaire. Si vous êtes enceinte, n’hésitez pas à installer des coussins supplémentaires entre vos cuisses et sous votre ventre, en surélevant vos jambes. Si le trouble persiste, parlez-en à votre sage-femme, votre gynécologue ou votre médecin traitant. Enfin, en cas de ménopause, cette période de la vie nécessite un suivi médical : des traitements sont possibles en cas de symptômes perturbateurs. 

• Si ces réveils nocturnes fréquents sont liés à une pathologie, une prise en charge doit être mise en place et adaptée au cas par cas : prenez rendez-vous sans hésiter avec votre médecin traitant. En fonction de vos symptômes et des résultats d’examens complémentaires, il pourra vous adresser à un neurologue spécialiste du sommeil, à un gastro-entérologue, à un urologue, à un rhumatologue ou à tout autre spécialiste qu’il estimera recommandé. 

• Si la cause de ces réveils nocturnes fréquents est psychologique, consultez un professionnel de la santé mentale : psychologue, psychiatre ou psychothérapeute en fonction de vos symptômes et de vos affinités. Ce professionnel pourra vous proposer diverses thérapies pour traiter la cause psychiques. Au besoin, votre psychiatre ou votre médecin traitant pourra vous prescrire des médicaments.