Toux sèche, toux grasse, toux sifflante : quelles différences, quelles causes ?

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Sèche, grasse, sifflante… La toux peut se manifester sous différentes formes. Que veut dire chacune d’entre elles ? Quand et comment la soulager ? Tout comprendre. 

 

La toux, une histoire de réflexe

Lorsque vos voies respiratoires sont irritées, l’air contenu dans vos poumons doit pouvoir être expiré. Cela se produit alors de façon brusque et sonore : c’est la toux. Il s’agit là d’un réflexe naturel de votre organisme pour se défendre contre cette irritation des voies respiratoires, qui peut être causée par de nombreux facteurs : virus, pathologie, allergie, etc. 

Il est donc inutile de s’empêcher de tousser, mais il convient plutôt de respecter ce réflexe de défense physiologique, aussi contraignant voire douloureux soit-il. En effet, la toux permet de libérer vos voies respiratoires de ce qui les agresse. 

 

Toux : trois principales formes à distinguer

La toux diffère en fonction de ce qui la provoque. Elle peut prendre les caractéristiques suivantes : 

 

#1 La toux sèche

Cette forme de toux se manifeste le plus souvent en présence d’un virus et précède ou suit le plus souvent un épisode de toux grasse. Fréquemment, la toux sèche est associée à une rhinopharyngite : une infection virale bénigne et particulièrement fréquente durant la période hivernale, surtout chez les jeunes enfants. Mal de gorge, nez encombré et/ou qui coule, fièvre modérée sont les autres symptômes qui l’accompagnent. Mal soignée, la rhinopharyngite peut entraîner diverses complications, dont la laryngite : suite à la formation d’un œdème au niveau des cordes vocales, la toux qui en résulte est sèche et rauque, avec la voix enrouée et des difficultés à bien respirer.

La toux sèche peut également être significative d’une grippe, virus hivernal par excellence qui entraîne annuellement des épidémies. Maux de gorge, forte fièvre, grande fatigue, courbatures, rhinite associée… Cette pathologie peut être grave chez les plus fragiles, d’autant plus si elle se complique en pneumonie, une infection pulmonaire aiguë. La douleur thoracique est intense lors d’un épisode de toux sèche. 

Autre pathologie entraînant cette forme de toux : la coqueluche. Causée par une bactérie, cette maladie est très contagieuse et peut s’avérer grave chez les plus fragiles. En cas de coqueluche, la toux sèche est persistante, au point d’entraîner des difficultés respiratoires et des vomissements. Ainsi qu’un risque de complications graves chez les nourrissons et les jeunes enfants. C’est la raison pour laquelle le vaccin contre la coqueluche est obligatoire à partir de 2 mois. 

Enfin, la toux sèche peut également être provoquée par des reflux gastro-œsophagiens (RGO). Elle survient le plus souvent après les repas, en position allongée ou penchée. Elle est liée aux remontées acides de l’estomac dans l’œsophage, ce qui provoque une inflammation de la muqueuse de cet organe.

 

#2 La toux grasse 

Alors que la toux sèche est considérée comme « irritative », la toux grasse est dite « productive » car elle produit du mucus (ou des glaires) issu des muqueuses (au niveau du nez, de la gorge ou des voies respiratoires) qui subissent l’inflammation. Contrairement à la toux sèche, la toux grasse permet d’expulser ces sécrétions lorsqu’elle survient et d’ainsi libérer les voies respiratoires. 

En présence de nombreux virus, la toux est d’abord sèche avant de devenir grasse quelques jours plus tard. Vous pouvez donc retrouver les pathologies citées précédemment, également concernées par la toux grasse. On peut ajouter à la liste la covid-19, dont les symptômes sont similaires à ceux de la grippe, mais dont le plus significatif consiste précisément en la toux grasse. Une infection respiratoire telle qu’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), peut également expliquer la survenue d’une toux grasse : l’inflammation des bronches provoque l’épaississement de leurs parois, ainsi qu’une hypersécrétion de mucus. 

Autres causes de toux grasse chronique : une exposition à la poussière qui entraîne l’inflammation des voies respiratoires, mais aussi le tabagisme. Ce dernier est un facteur aggravant dans la plupart des pathologies respiratoires.

 

#3 La toux sifflante

Généralement, en cas de toux sifflante, la respiration l’est également. Cette toux particulière peut s’expliquer par divers problèmes respiratoires : 

  • L’asthme : cette pathologie est liée à une inflammation chronique de la muqueuse tapissant l’appareil respiratoire. Elle est d’autant plus accentuée par des facteurs aggravants, tels que la présence d’agents allergènes : pollen, poussière, poils de chat, acariens… Tous réputés pour déclencher des réactions inflammatoires allergiques.
  • Le tabagisme et le tabagisme passif peuvent, en plus de provoquer une toux grasse chronique, y ajouter un sifflement. 
  • L’environnement : pollution atmosphérique, moisissures, émanations chimiques… Ces éléments irritants peuvent entraîner ce symptôme chez des personnes particulièrement sensibles. 
  • Une infection respiratoire : la bronchite et la pneumonie en particulier, peuvent déclencher ce symptôme. En effet, l’inflammation peut être telle qu’elle peut restreindre le flux d’oxygène circulant à-travers les voies respiratoires. Un phénomène d’autant plus aggravé en présence de glaires. 

 

Toux : quand faut-il consulter ?

En présence de toux, il est recommandé de consulter votre médecin dans les jours qui viennent si : 

  • Votre toux perturbe vos activités quotidiennes ;
  • Vous toussez depuis au moins trois semaines, malgré les mesures que vous avez prises pour vous soulager ;
  • Votre toux et les symptômes associés s’aggravent ; 
  • Votre enfant tousse depuis plus de 8 jours, même sans fièvre.

En revanche, vous devez consulter un médecin le jour même si : 

  • Vous avez de la fièvre associée à un essoufflement, des difficultés respiratoires, des maux de tête, une grande fatigue ou des douleurs ; 
  • Vous avez perdu l’appétit, vous subissez des nausées voire des vomissements ;
  • Vous êtes atteint d’une maladie chronique ; 
  • Votre bébé tousse et est âgé de moins de 3 mois ;
  • Votre bébé de plus de 3 mois et de moins de 2 ans tousse et éprouve des difficultés à s’alimenter et à respirer ;
  • Il a de la fièvre, des diarrhées ou une éruption cutanée ;
  • Votre enfant de plus de 2 ans tousse, a de la fièvre depuis 3 jours et un comportement inhabituel (inconfort, fatigue, agitation).

Enfin, il s’agit d’une situation d’urgence médicale si : 

  • Vous toussez et éprouvez des douleurs thoraciques ;
  • Votre toux est grasse, avec des glaires contenant du sang ou d’aspect mousseux ;
  • Vous avez de la fièvre et vous trouvez en détresse respiratoire ; 
  • Vous ressentez des difficultés à bouger, une raideur dans le cou, voire des troubles du comportement ;
  • Votre bébé de moins de 2 ans tousse et éprouve des difficultés à respirer ;
  • Votre enfant tousse de façon bruyante, avec une forte fièvre, des difficultés à avaler et à inspirer ;
  • Votre enfant subit une toux sèche qui se manifeste par quintes « explosives » et invalidantes à la suite d’un étouffement, ce qui vous fait suspecter l’inhalation d’un corps étranger.

 

Conseils bien-être – Comment soulager la toux ?

Certains conseils peuvent être appliqués pour apaiser votre toux, quelle qu’en soit le type : 

  • Aérez fréquemment votre logement : au moins 10 minutes le matin et le soir, même s’il fait froid.
  • Arrêtez de fumer ou de vous exposer à la fumée de cigarette.
  • Pendant la nuit, surélevez votre tête et reposez-vous dans la journée si besoin.
  • Avant le coucher, prenez un peu de miel, réputé pour ses vertus apaisantes et cicatrisantes. Mais attention, il est absolument déconseillé d’en donner aux enfants de moins d’un an !
  • Concernant les médicaments, ne prenez pas d’antitussifs en cas de toux grasse, mais demandez conseil à votre pharmacien sur l’antitussif le plus adapté en cas de toux sèche.
  • Vous pouvez prendre du paracétamol en cas de fièvre supérieure à 38°C ou en cas de douleurs. Si ces symptômes persistent, consultez votre médecin.