Transpiration excessive : quelles sont les causes possibles ?

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Tout le monde transpire, mais certaines personnes beaucoup plus. Quand la transpiration devient excessive, cela peut devenir un problème de santé à part entière, aux causes multiples, en fonction des zones concernées. Décryptage.

 

Pourquoi transpire-t-on ?

 

La transpiration est indispensable au fonctionnement normal de l’organisme. En journée, sans effort physique ni grosse chaleur, le corps produit 0,5 litre de sueur. La transpiration permet de maintenir une température corporelle à 37°C en refroidissant l’organisme. En cas d’augmentation de la température du corps, le cerveau déclenche la sécrétion de sueur par les glandes sudoripares, situées sous la peau. Lorsque la transpiration s’évapore par les pores, la chaleur s’évacue en même temps, ce qui permet à la température corporelle de baisser.

 

La composition de la sueur

 

La sueur est formée à partir du plasma sanguin au sein des glandes sudoripares. Elle est essentiellement composée d’eau, de chlorure de sodium, de potassium et de bicarbonates. Elle contient également de l’acide lactique, de l’urée et de l’ammoniac. 

 

En elle-même, la sueur est inodore. La tristement célèbre odeur de transpiration est en réalité due aux bactéries présentes à la surface de la peau, auxquelles la sueur se mêle : le contact de ces deux éléments produit des composés chimiques responsables de cette odeur caractéristique. 

 

Transpiration excessive : quelles causes possibles ?

 

La transpiration excessive peut être localisée ou généralisée. Dans les deux cas, différents facteurs peuvent la provoquer :

 

Les causes environnementales

 

En effet, des facteurs extérieurs peuvent provoquer dans certains cas une production excessive de sueur : 

 

  • Le stress et plus généralement, des émotions fortes, comme la peur ;
  • Des températures extérieures élevées ;
  • La nourriture épicée et l’alcool ;
  • Un effort physique.

 

La génétique en cause

 

Si l’un de vos parents est touché par le phénomène d’hypersudation, vous aurez plus de risques de le subir à votre tour. Ce serait le cas pour près de 25 % des patients souffrant de transpiration excessive, rappelle l’Assurance maladie.  

 

Quand la transpiration excessive est un effet secondaire

 

L’hypersudation peut aussi être l’effet secondaire d’une pathologie :

 

  • Un dérèglement du système nerveux déclenchant l’activité des glandes sudoripares, alors que la température corporelle est normale. Cette situation concerne généralement des cas de transpiration excessive localisée (aisselles, mains, pieds…).
  • Un infarctus du myocarde peut s’accompagner d’une hypersudation généralisée et de courte durée.
  • Un malaise.
  • Un épisode de fièvre, lors d’une infection telle que la grippe ou la tuberculose, notamment.
  • Certaines pathologies de santé mentale peuvent occasionner une transpiration excessive de manière prolongée : trouble anxieux, crises d’angoisse voire attaques de panique.
  • Le surpoids et l’obésité favorisent l’hypersudation.
  • L’hyperthyroïdie, une des maladies de la glande thyroïde.
  • Un cancer peut provoquer une hypersudation généralisée, comme le lymphome (ou cancer des ganglions).
  • Plus rarement, un effet de la maladie de Parkinson.

 

A noter enfin qu’une hypersudation généralisée peut également survenir après la prise d’un médicament : antidépresseurs ou encore traitement du cancer du sein.

 

Hypersudation : des causes propres aux femmes

 

Certaines périodes de la vie des femmes peuvent favoriser l’apparition de l’hypersudation. Cela peut être le cas pendant la grossesse, en raison des variations hormonales qui peuvent provoquer la dilatation de petits vaisseaux sanguins situés au niveau de certaines zones du corps. Lorsqu’ils se dilatent, cela provoque une sensation de chaleur qui déclenche alors la production de sueur. 

De même lors de la préménopause, la période qui précède la ménopause. L’organisme y subit à nouveau des variations hormonales, en particulier des œstrogènes qui influencent directement la température corporelle, et donc la transpiration. 

 

Transpiration excessive : quelles conséquences ?

 

Généralement sans gravité, l’hypersudation peut néanmoins avoir des répercussions diverses : 

 

  • L’hypersudation peut provoquer de la gêne, des complexes et donc une baisse de l’estime de soi chez les personnes concernées. Conséquences possibles : repli sur soi, isolement pouvant aller jusqu’à l’anxiété voire la dépression.
  • Lorsque certaines parties du corps comme les aisselles, les pieds et les mains sont trop sujets à l’hypersudation, certains problèmes de peau peuvent apparaître : mycose des ongles et de la peau au niveau des pieds, verrues plantaires et des mains, ou encore gelures. En outre, vêtements et chaussures s’usent plus vite. 
  • L’hypersudation peut favoriser la déshydratation, en particulier durant les fortes chaleurs.  

 

Quelles prise en charge de la transpiration excessive ?

 

En cas d’hypersudation, certaines mesures peuvent aider à la diminuer. Mais la consultation médicale est nécessaire dans certains cas. 

 

 

Transpiration excessive : de nouvelles habitudes à adopter

 

Si vous avez tendance à transpirer en excès, quelques changements d’habitudes de vie peuvent vous aider à limiter ce symptôme : 

 

  • Evitez de consommer des produits réputés pour favoriser la production de sueur : repas épicés, alcool, caféine et boissons chaudes.
  • Accordez un soin particulier à la toilette des zones les plus sujettes à l’hypersudation : nettoyez-les avec de l’eau et du savon doux une à 2 fois par jour, puis séchez-les bien. Cela permet d’éviter la macération et donc l’apparition d’odeurs désagréables ou de mycoses.
  • Privilégiez le port de vêtements amples, en textiles naturels (coton, lin) et non en matières synthétiques. Lavez vos vêtements avant de les porter et changez-les plusieurs fois par jour si nécessaire.
  • Il existe des protections jetables et auto-adhésives en coton que vous pouvez placer directement sur la peau sous les aisselles. Elles permettent de protéger vos vêtements de l’usure liée à la sueur.
  • Privilégiez les chaussures en cuir ou en toile plutôt qu’en plastique. Assurez-vous que vos chaussures soient bien sèches avant de les remettre.
  • Conservez toujours des mouchoirs en papier sur vous, afin de vous essuyer si besoin.
  • Demandez conseil à votre pharmacien sur les absorbeurs d’odeur, les déodorants et antitranspirants que vous pouvez utiliser.

 

Produits antitranspirants avec aluminium : quelles précautions ?

Ces produits ont pour objectif de bloquer la production de sueur en obstruant les glandes sudorales. Ils sont souvent composés de sels d’aluminium, des produits suspectés de jouer un rôle dans la survenue de certaines pathologies, comme le cancer du sein. Néanmoins, les preuves scientifiques ne sont pas suffisantes pour le démontrer encore clairement. 

Par mesure de précaution, l’Afssaps (Agence nationale de sécurité du médicament et produits de santé) recommande de ne pas utiliser de produits contenant plus de 0,6 % d’aluminium, ni d’en appliquer sur une peau lésée (comme après un rasage, par exemple). Par prudence, demandez conseil à votre médecin ou à votre dermatologue sur les produits antitranspirants que vous pouvez utiliser. 

 

Transpiration excessive : quand consulter ?

 

Il est conseillé de prendre  rendez-vous avec votre médecin généraliste si : 

 

  • Vous continuez de beaucoup transpirer malgré la mise en place de ces mesures.
  • Votre hypersudation est apparue brutalement, alors que vous n’en souffriez pas auparavant.
  • Votre hypersudation se manifeste le plus souvent durant la nuit.
  • Votre hypersudation ne concerne qu’un seul côté du corps ou est généralisée.
  • Votre hypersudation s’accompagne d’autres symptômes : fièvre, perte de poids, démangeaisons, douleur au thorax, essoufflement, accélération de votre rythme cardiaque, notamment. 

Les traitements de la transpiration excessive

 

Si vous subissez une hypersudation généralisée, votre médecin recherchera d’autres symptômes pour l’aiguiller vers le bon diagnostic. Il peut être amené à vous diriger vers un dermatologue, en fonction des résultats de l’examen clinique. Un bilan sanguin peut également vous être prescrit. Si l’hypersudation est un effet secondaire d’une pathologie, c’est cette dernière qui doit être traitée en priorité (si vous êtes déjà sous traitement, ce dernier peut être modifié).

 

Différents types de traitements sont possibles contre l’hypersudation localisée : 

 

  • Les antitranspirants ou antiperspirants : à usage local, ces produits doivent être appliqués sur peau sèche et propre, puis être éliminés par lavage dans les 6 à 8 heures qui suivent. Ils peuvent être appliqués une fois par jour en début de traitement, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines et d’autant plus en cas d’irritations.
  • Les séances d’ionophorèse. Elles ciblent l’hypersudation localisée aux pieds et aux mains. Ces derniers sont plongés dans un récipient d’eau où passe un courant électrique de faible intensité. Une dizaine de séances d’une vingtaine de minutes chacune, effectuées au cabinet de votre dermatologue, sont généralement nécessaires. Attention toutefois, les séances d’ionophorèse sont contre-indiquées chez les femmes enceintes, les patients porteurs d’un pacemaker ou d’une prothèse métallique. 
  • Les injections de toxine botulique. Celles-ci ne sont envisagées qu’en dernière intention et si les répercussions de l’hypersudation sont importantes. Ces injections doivent être effectuées par un dermatologue, qui commence par pratiquer des tests sur les zones concernées. La toxine botulique est ensuite injectée en différents points, afin de bloquer la fabrication de sueur en interrompant le signal émis par le cerveau vers les glandes sudoripares. Efficaces pendant 3 à 6 mois, ces injections doivent ensuite à nouveau avoir lieu tous les 6 mois et être espacées d’au moins 3 mois. Elles sont contre-indiquées en cas de prise d’antibiotiques, d’anticoagulants, d’aspirine, d’allergie à l’albumine ou de grossesse.
  • En cas d’hypersudation sévère et résistante aux traitements locaux au niveau des aisselles, du visage ou des mains, une sympathectomie thoracique peut être pratiquée. Cette intervention chirurgicale consiste à couper les petits nerfs qui déclenchent la transpiration, par le biais d’une endoscopie réalisée à la suite de très petites incisions sur le thorax.