Plus fréquents à partir de 50 ans, les troubles de l’érection peuvent tout de même survenir à n’importe quel âge. Bonne nouvelle, ils se soignent généralement très bien. Présentation de ces troubles redoutés par la plupart des hommes.
Troubles de l’érection : qu’est-ce-que c’est ?
Appelés aussi « troubles érectiles », « dysfonctionnements érectiles » et plus communément « impuissance sexuelle », les troubles de l’érection correspondent à une incapacité d’être en érection ou de la maintenir dans le cadre de rapports sexuels.
Pour être qualifiés de troubles érectiles, ils doivent durer depuis plus de trois mois et se répètent lors de chaque relation sexuelle. Ils doivent donc être différenciés d’une « panne d’érection temporaire », phénomène très courant qui ne peut être qualifié de trouble en raison de sa durée éphémère. L’âge peut également être considéré comme une caractéristique des troubles de l’érection car, même si ces derniers peuvent survenir à tout âge, ils sont plus fréquents à partir de 50 ans. Un peu plus d’un homme sur 10 est concerné par des dysfonctionnements érectiles au cours de sa vie.
L’érection, un phénomène physiologique en 3 étapes
Tout commence au niveau du cerveau : lors d’une excitation d’ordre sexuel, des signaux de stimulation partent du cerveau et se diffusent jusqu’au pénis, via les nerfs érecteurs du système parasympathique. Ce dernier est directement relié aux artères et aux corps caverneux qui composent le sexe masculin. Des mécanismes hormonaux se mettent également en place et influencent le désir sexuel.
Les corps caverneux, en raison de leur structure « spongieuse », sont capables de se remplir de sang au moment de l’excitation, ce qui assure l’augmentation de volume du pénis et son aspect devenu rigide.
En parallèle, les veines qui le composent, chargées de drainer le sang hors de cet organe en temps normal, se compriment alors, ce qui retient d’autant plus le sang et maintient l’érection jusqu’à l’éjaculation, qui « débloque » le flux sanguin à ce niveau.
Qu’est-ce-qui peut provoquer un trouble de l’érection ?
De nombreuses causes peuvent être à l’origine d’un trouble de l’érection, d’autant plus que ce dernier résulte souvent de l’association de plusieurs facteurs :
- Des problèmes d’ordre psychologique (cause de dysfonctionnement érectile la plus fréquente chez les hommes de moins de 40 ans) : stress, déprime, dépression, anxiété (en particulier lorsqu’elle est liée à un « souci de performance » : lorsque l’homme craint de ne pas satisfaire sa partenaire), problèmes relationnels, traumatisme…
- Une anomalie des vaisseaux sanguins qui peut être provoquée par l’hypertension artérielle, le diabète, un excès de cholestérol ou le tabac.
- Un trouble hormonal, et plus précisément une baisse du taux d’hormones masculines ; en particulier de la testostérone sécrétée par les testicules. Son taux baisse progressivement avec l’âge, d’où la fréquence augmentée des troubles érectiles à partir de 50 ans. L’hypothyroïdie présente également des risques de subir un problème d’impuissance.
- Une maladie chronique telle que l’insuffisance cardiaque ou une pathologie rénale.
- Le surpoids et l’obésité.
- Une lésion des nerfs pouvant être provoquée par la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, ou encore l’alcoolisme.
- Suite à une intervention chirurgicale : en particulier en cas d’irradiation du petit bassin ou d’opération de la prostate ou de la vessie, si des nerfs ont été endommagés.
- La prise de certains médicaments, en particulier ceux qui traitent l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol, l’anxiété, les troubles psychotiques et hormonaux.
- Mais aussi la consommation de drogues ou d’alcool en trop grande quantité.
Troubles de l’érection ou troubles de l’éjaculation ? Gare à la confusion !
S’ils sont souvent confondus, ces deux types de troubles sont bien différents, en raison de leur nature même : les troubles de l’érection concernent bien le phénomène érectile, alors qu’un trouble de l’éjaculation n’empêche pas l’érection de se produire, mais porte atteinte à sa dernière étape.
Quelques exemples de troubles de l’éjaculation parmi les plus fréquents : l’éjaculation précoce (lorsque l’éjaculation se produit avant que le rapport sexuel n’ait eu lieu ou qu’elle survient en moins de 2 minutes), l’anéjaculation (incapacité à éjaculer malgré une érection bien présente) ou encore l’éjaculation rétrograde (l’éjaculation s’effectue dans la vessie et non plus à l’extérieur du corps).
Troubles de l’érection : quand consulter ?
Vous pouvez consulter votre médecin traitant, un urologue ou un andrologue dès lors que ces troubles érectiles durent depuis plus de trois mois, et/ou qu’ils entraînent une réelle souffrance physique ou psychologique.
Avant de prendre rendez-vous avec votre médecin, quelques changements dans votre quotidien peuvent suffire à faire rentrer les choses dans l’ordre :
- Mangez de façon équilibrée, en limitant les produits trop gras, salés et sucrés.
- Limitez également votre consommation d’alcool.
- Pratiquez une activité physique régulière.
- Arrêtez de fumer : le tabac est susceptible d’obstruer les artères du pénis et ainsi de diminuer la qualité des érections.
- Essayez de perdre du poids si vous êtes en surpoids ou en situation d’obésité.
- Faites appel à un professionnel de santé, un addictologue ou un aidant spécialisé si vous souffrez d’addiction.
Comment se soignent les troubles de l’érection ?
La prise en charge de ce trouble repose sur plusieurs étapes. A commencer par le premier rendez-vous médical, nécessaire pour déterminer la ou les causes à l’origine du trouble érectile.
Première consultation et bilan médical
Le médecin commence par vous interroger sur le contexte qui entoure ces troubles, ainsi que sur leurs caractéristiques : sont-elles survenues brutalement ? Depuis combien de temps durent-elles ? Comment se passe votre vie personnelle et de couple ? Prenez-vous des médicaments ?... Autant de questions qui permettront d’orienter le professionnel de santé vers les raisons qui expliquent ce trouble et donc vers le meilleur traitement.
Il effectue ensuite un examen clinique, en vérifiant que vos organes génitaux sont normaux. Autres examens incontournables : la prise de tension, l’auscultation cardiaque et, éventuellement, un examen neurologique. Un bilan sanguin vous est également prescrit, afin d’effectuer un bilan hormonal, de rechercher un éventuel diabète, une maladie rénale ou un excès de cholestérol.
Troubles de l’érection : les traitements disponibles
En cas de persistance du trouble érectile malgré un changement d’hygiène de vie, votre médecin vous prescrira le traitement adapté à la maladie qui en est à l’origine. Des molécules en particulier (sildénafil, tadalafil, avanafil, vardenafil…) favorisent l’afflux de sang dans le pénis en cas d’excitation. Mais la prise d’une de ces molécules doit s’effectuer en gardant certaines informations à l’esprit :
- La prise d’un comprimé par jour doit s’effectuer au moins 30 minutes avant le rapport sexuel.
- Vous devez éviter de manger trop gras au moment de prendre le comprimé, car les graisses peuvent freiner l’action du médicament.
- Le traitement ne doit pas être prolongé.
- Il peut provoquer certains effets secondaires : maux de tête, nausées, troubles digestifs, rougeurs ou douleurs musculaires.
En traitement de seconde intention si les troubles de l’érection persistent, le spécialiste peut être amené à vous prescrire des injections d’alprostadil dans la verge, au niveau local. Cette injection entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins et l’accumulation de sang à l’intérieur du pénis.
D’autres traitements sont disponibles, bien que plus rares :
- Le traitement transurétral : il consiste à introduire une petite quantité de crème ou un petit bâtonnet contenant de l’alprostadil dans l’urètre. Puis, le médicament fond dans le pénis en diffusant le médicament, ce qui favorise l’érection.
- La pompe à vide ou pompe à érection : il s’agit littéralement d’une pompe reliée à un tube en plastique, dans lequel il faut placer le pénis. En aspirant l’air contenu dans le tube, l’afflux de sang se produit dans la verge, ce qui provoque une érection maintenue à l’aide d’un anneau de constriction positionné à la base du pénis. Ce dernier empêche le sang de refluer mais ne doit pas rester en place plus de 30 minutes. Ce traitement est plus particulièrement prescrit aux hommes ne souhaitant pas prendre de médicaments ou auxquels la prise de ces derniers n’est pas recommandée.
Si aucun de ces traitements ne fonctionne, une dernière solution est possible : les implants péniens ou la prothèse pénienne (également appelée prothèse d’érection). Une fois sous anesthésie générale ou loco-régionale, ces implants sont positionnés dans les corps caverneux.
Conseil bien-être. L’importance de relâcher la pression
Bien souvent, la part psychologique est considérable en cas de trouble de l’érection. Si vous êtes dans ce cas, rappelez-vous que ces troubles arrivent fréquemment et sont même considérés comme banals : ils se résorbent dans la grande majorité des cas, avec de simples changements d’hygiène de vie ou un suivi psychologique (en cas de stress ou de problèmes relationnels, par exemple).
Evitez de vous focaliser sur cette situation et n’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé en qui vous avez confiance. Vous verrez, en discutant avec lui, qu’il rencontre fréquemment ce type de problématique et qu’il est habitué à en parler avec ses patients.