Compléments alimentaires et grossesse ?

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Les compléments alimentaires lors d’une grossesse préviennent les carences responsables d’anomalies congénitales et optimisent le bien-être de la mère. Toutefois, avant toute supplémentation, un avis médical est indispensable chez la femme enceinte.

 

Compléments alimentaires et grossesse : demander un avis médical

La grossesse s’accompagne souvent de nombreux désagréments, petits et grands. S’il est aujourd’hui courant de prendre des compléments alimentaires pour remédier à certains, il ne faut pas le faire sans avis médical. En effet, une femme enceinte ou allaitante doit consulter un médecin, un gynécologue ou une sage-femme et effectuer un examen au préalable pour déterminer ses besoins. Même si ce ne sont pas des médicaments, les compléments alimentaires peuvent avoir de graves conséquences sur la santé du futur bébé.

 

Quels sont les besoins en vitamines et nutriments lors d'une grossesse

Lorsqu’elle est enceinte, une femme voit ses besoins en vitamines et nutriments accroître pour nourrir le bébé [1]. Les besoins sont nombreux et divers :

  • Vitamine B9 (acide folique) pour la multiplication cellulaire : les cellules de l’embryon se divisent très vite lors du 1er trimestre de grossesse ;
  • Fer, essentiel au transport de l'oxygène dans le sang ; 
  • Zinc, nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire ;
  • Sélénium, intervenant dans le fonctionnement hormonal ;
  • Oméga-3, qui aident au développement du système nerveux de l’enfant à naître ;
  • Calcium, pour la croissance osseuse du futur bébé.

Dans ces conditions, en fonction des régimes alimentaires, l’organisme s’expose à des carences. Lors de la période pré-conceptionnelle (3 mois avant une grossesse) et selon le stade de la grossesse, des compléments alimentaires peuvent ainsi être indiqués en prévention.

 

Compléments alimentaires et grossesse : vitamines et minéraux sur prescription médicale

Lorsque la carence est constatée, et selon les besoins de chaque femme enceinte, le médecin traitant, le gynécologue ou la sage-femme peut être amené à prescrire des compléments alimentaires. Les plus courants sont les suivants :

Vitamine B9 (acide folique ou folates)

La femme enceinte ou ayant un projet de grossesse est souvent supplémentée en acide folique. Une carence en vitamine B9 augmente les risques d’anomalies du tube neural (ATN) [2], qui est le système nerveux central primitif du fœtus. Une supplémentation en acide folique en cas de grossesse est essentielle au bon développement de la colonne vertébrale, de la boîte crânienne et du cerveau du futur bébé.

Le fer

Le fer permet de transporter l’oxygène dans le sang chez la mère et d’oxygéner le fœtus. Les besoins en fer augmentent durant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, en lien avec l’élévation du volume sanguin. La supplémentation en fer réduit l’anémie maternelle [3]. Une anémie (carence en fer) entraîne une fatigue, un essoufflement chez la future maman et un risque de faible poids de naissance pour le bébé. Les grossesses gémellaires ou rapprochées sont davantage à risque en cas de carence en fer.

Vitamine D

La vitamine D augmente les taux de calcium dans le sang. Ce dernier étant essentiel au développement osseux du fœtus, une supplémentation peut être prescrite sous forme de gouttes ou d’unidose.

Iode

L’iode est un oligoélément important pour réguler la synthèse hormonale par la glande thyroïde lors de la grossesse. L’iode joue aussi un rôle sur la maturation cérébrale du bébé à naître. Une supplémentation peut être recommandée chez les femmes enceintes à risque de carence en iode [4].

 

Complément et grossesses : les recommandations

Depuis 2017, l’ANSES (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande aux femmes enceintes la plus grande prudence dans l’utilisation des compléments alimentaires. Elle met notamment en garde contre la multiplication de sources de vitamines et de minéraux, conséquence de la prise simultanée d’un trop grand nombre de compléments alimentaires. À l’époque, elle mettait en évidence un lien entre la vitamine D et l’hypercalcémie chez certaines personnes. Elle avertissait aussi sur le fait que la surconsommation d’iode augmentait les risques d’hypothyroïdie, d’hyperthyroïdie et de goitre. Si cela n’est pas noté par l’ANSES, le rétinol, lorsqu’il est trop important dans le corps semble également perturber le développement du fœtus. La seule recommandation est donc de consulter votre médecin, gynécologue ou sage-femme avant d’utiliser des compléments alimentaires enceinte. Ils sauront vous recommander la dose propre à vos besoins.

Lors d’une grossesse en cours, la prise de compléments alimentaires doit s’effectuer à la suite d’un avis médical. La multiplication des suppléments vitaminiques est à proscrire chez la femme enceinte et allaitante. Seul un professionnel de santé est habilité à recommander des compléments alimentaires, pour une croissance fœtale normale et une grossesse en sécurité. 

 

Sources :

[1] Mégane Pineau. État des lieux de la consommation de compléments alimentaires chez la femme enceinte : une étude descriptive au sein d’un centre hospitalier de type III. Médecine humaine et pathologie. 2017. ffdumas-01700896f

[2] Pediatrics health journal, Le folate et les anomalies du tube neural : le rôle des suppléments et des aliments enrichis

[3] Cochrane library, La supplémentation orale quotidienne en fer pendant la grossesse

[4] Cochrane, La supplémentation en iode pour les femmes avant, pendant ou après la grossesse

[5] Anses, Compléments alimentaires et grossesse : l’Anses recommande d’éviter la multiplication des sources de vitamines et minéraux en l’absence de besoins établis