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Le point sur : la tête plate (plagiocéphalie)

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Anxiogène pour les jeunes parents, le syndrome de la tête plate, aussi appelé plagiocéphalie, est pourtant courant et sans gravité. Pourquoi suscite-t-il autant d’interrogations ? Petit point pour retrouver un peu de sérénité.

 

La plagiocéphalie, qu’est-ce que c’est ?

La plagiocéphalie se caractérise par le fait que le nourrisson ait le crâne aplati à l’arrière ou d’un côté, gauche ou droite. Ce syndrome sans gravité est assez courant, on estime qu’il touche 1 enfant sur 3. Il est dû à la malléabilité de l’os crânien qui permet au cerveau de se développer rapidement. Quand cela arrive, l'aplatissement peut être visible dès la naissance ou s’installer dans les semaines suivantes.

Si la plagiocéphalie est inesthétique, celle-ci est réversible et disparaît grâce à la mobilité spontanée autour de l’âge de 2 ans.

 

La plagiocéphalie : un syndrome, plusieurs causes

Cette déformation du crâne, qui apparaît donc dans les premiers mois de la vie de bébé peut avoir plusieurs causes.

La position du foetus in utero ou l’accouchement

Dans les cas où la plagiocéphalie est visible dès la naissance, elle est généralement due à une mauvaise position du fœtus dans le ventre, un manque de liquide amniotique, un poids important ou une grossesse multiple. Ces facteurs favorisent un appui constant de la tête sur le même côté. Parfois, ce peut aussi être l’accouchement qui aplatit la tête de votre bébé. 

La position de couchage de bébé

Dans d’autres cas, la plagiocéphalie peut apparaître quelques semaines après la naissance de bébé. Cela est souvent causée par la position de couchage sur le dos et se remarque par un arrière du crâne aplatit. Pour autant, il ne s’agit pas de remettre en question la position sur le dos pour le couchage car elle est essentielle pour prévenir la mort subite du nourrisson mais plutôt d’observer quelques bonnes pratiques.

 

Prévenir et corriger la plagiocéphalie

Pour éviter que la plagiocéphalie ne s’installe après la naissance, certains réflexes quotidiens peuvent aider. Tout d’abord, il faut veiller à alterner les côtés d’appui du crâne de bébé lorsqu’il est allongé sur le dos. La Haute Autorité de Santé et le Conseil National Professionnel Pédiatrique rappelle que le couchage sur le dos est impératif pour prévenir la mort inattendue du nourrisson. Depuis les années 90, cette recommandation a permis de réduire ce risque de 76%. Néanmoins, tout ce qui pourrait le bloquer dans sa mobilité est à utiliser avec modération. Sans les proscrire, cale-bébé, coussins cocon ou installation dans le transat ou le cosy doivent donc être envisagé avec parcimonie. À l’inverse, lors des périodes d’éveil, il ne faut pas hésiter à stimuler bébé en le plaçant sur le ventre afin qu’il bouge la tête. 

Lorsque la plagiocéphalie est déjà installée, il faut appliquer les mêmes techniques qu’en prévention. A savoir, il faut repositionner la tête de bébé ou l’inciter à tourner la tête du côté non-aplati. Avec le temps, cela se corrigera. Néanmoins, vous pouvez toujours consulter un pédiatre qui vous conseillera peut-être d’accompagner ces bonnes pratiques par des exercices chez un kinésithérapeute ou des manipulations chez un professionnel de santé.

La plupart des cas sont bénins et passe avec le temps et un peu d’attention de la part des parents. Néanmoins, en l’absence d’amélioration de la déformation crânienne après une prise en charge adaptée, le médecin doit orienter l’enfant tôt, possiblement dès la fin du premier semestre, vers un centre de compétences ou de référence des malformations crânio-faciales. Dans ces rares cas de formes sévères, une déformation crânienne peut être un symptôme évocateur d’un trouble sous-jacent. Ces centres vont permettre l’intervention de neurochirurgiens, de chirurgiens maxillo-faciaux ou de chirurgiens plastiques pédiatriques. Ce sont eux qui sont à même de prescrire, de manière exceptionnelle, une orthèse crânienne au bébé.