
L’érysipèle est une inflammation cutanée et sous-cutanée douloureuse. Plusieurs facteurs peuvent la favoriser et le risque de récidive est bien présent. Comment reconnaître un érysipèle et comment le soigner ? Présentation.
Qu’est-ce qu’un érysipèle ?
L’érysipèle est une infection de la peau, plus précisément du derme (situé sous l’épiderme) et de l’hypoderme (la partie profonde de la peau, sous le derme). Il s’agit d’une dermo-hypodermite bactérienne aiguë provoquée, comme son nom l’indique, par la prolifération d’une bactérie.
La principale conséquence en est une inflammation aiguë des tissus cutanés et sous-cutanés, sans pour autant provoquer leur dégradation ou leur destruction.
Erysipèle : quelles sont les causes ?
La bactérie responsable de l’érysipèle peut être de différentes origines :
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Dans la plupart des cas, c’est un streptocoque bêta-hémolytique du groupe A, B, C ou G qui pénètre dans l’organisme à travers une brèche cutanée et se multiplie ensuite au sein des tissus.
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Parfois, c’est un staphylocoque doré qui est en cause, s’il peut pénétrer dans l’organisme par le biais d’une plaie purulente notamment.
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Plus rarement, des germes peuvent se développer suite à la morsure ou à la griffure d’un chien ou d’un chat, mais aussi si vous êtes immunodéprimé.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser le développement d’un érysipèle :
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L’âge : cette infection est plus fréquente après 40 ans et les risques augmentent avec les années. Un facteur qui peut d’autant plus entraîner les risques suivants.
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Une insuffisance veineuse, en particulier dans les veines des membres inférieurs, provoquant des varices et la sensation de jambes lourdes.
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Des troubles de la circulation de la lymphe : une situation qui peut se produire à la suite d’une irradiation ou d’une ablation des ganglions lymphatiques.
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Une maladie de peau telle que l’eczéma ou le psoriasis qui représentent une porte d’entrée pour les germes.
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La présence d’une plaie, d’un ulcère à la jambe (une complication des varices, notamment), d’une piqûre d’insecte ou des boutons de varicelle (s’ils sont fortement grattés).
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Une mauvaise hygiène de vie : surpoids, obésité, tabac, dépendance à l’alcool.
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Des problèmes de santé préexistants : diabète, VIH.
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La prise de certains médicaments : immunosuppresseurs et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) notamment.
Les symptômes de l’érysipèle
Dans la grande majorité des cas, l’érysipèle se manifeste au niveau de la jambe. Le visage peut également être atteint. D’autres localisations sont plutôt rares.
L’érysipèle survient de façon brutale : une sensation de malaise accompagnée de fièvre, parfois avec frissons, apparaît. En parallèle, une inflammation cutanée se produit (appelée placard cutané inflammatoire) et s’étend progressivement : la zone concernée est rouge, chaude, gonflée et douloureuse. Dans certains cas, la peau superficielle peut se décoller par endroits, formant des bulles remplies de liquide clair. En fonction de la zone concernée par l’érysipèle, le ganglion lymphatique le plus proche peut augmenter de volume.
Erysipèle : quelle prise en charge ?
Cette infection bactérienne doit impérativement être prise en charge rapidement car elle nécessite un traitement médicamenteux.
Consultez votre médecin rapidement
Consultez un médecin le plus rapidement possible dès l’apparition des premiers symptômes. En parallèle, prenez régulièrement votre température et ne prenez pas d’AINS qui risquent de favoriser la diffusion de l’infection. Contre la douleur et la fièvre, le paracétamol est alors à privilégier.
Votre consultation doit d’autant plus avoir lieu en urgence si :
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Vous êtes diabétique ;
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Vous souffrez d’insuffisance cardiaque ;
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En cas d’obésité ;
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Ou en cas d’immunodépression ;
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Votre fièvre est très élevée ;
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En cas de chute de votre tension artérielle ;
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Ou de dégradation de votre état général.
Ou encore si votre érysipèle :
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S’étend beaucoup en peu de temps ;
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S’avère particulièrement douloureux ;
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Ne vous permet plus de bouger le membre concerné ;
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Entraîne des signes anormaux au niveau du placard cutané inflammatoire (taches bleues, peau anormalement dure, zones de nécrose…) ;
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Vos symptômes s’aggravent dans les 48 heures qui suivent la mise en place de votre traitement.
Traiter l’érysipèle : antibiotiques obligatoires
La prescription d’antibiotiques (amoxicilline, sauf en cas d’allergie à la pénicilline) représente le principal traitement de l’érysipèle. Ce médicament est à prendre par voie orale pendant 7 jours. Les antibiotiques par voie cutanée sont à éviter car ils sont inefficaces et favorisent l’antibiorésistance.
Les autres traitements de l’érysipèle
En parallèle de l’antibiothérapie, d’autres traitements sont prescrits :
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Un traitement permettant de soigner la porte d’entrée des bactéries, via des soins à apporter à une plaie ou à une maladie de peau, notamment.
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Des antalgiques pour réduire la douleur (hors AINS et corticoïdes).
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Une contention veineuse à porter dès que la douleur disparaît ;
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Si l’érysipèle touche la jambe, mieux vaut la surélever en restant en position couchée afin de ne pas mobiliser le membre inférieur.
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Si c’est le bras, ce dernier est immobilisé par une attelle.
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Si c’est le visage, vous devez parler et mastiquer un minimum.
Erysipèle : quels sont les risques de récidive ?
L’érysipèle guérit bien : une fois sous traitement, la fièvre et la douleur diminuent en 48 à 72 heures. En revanche, l’inflammation met quelques semaines à disparaître. Les risques de récidive sont fréquents (20 à 30% des cas d’après l’Assurance maladie), en particulier en présence de facteurs aggravants :
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Insuffisance veineuse ;
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Mauvais drainage lymphatique ;
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Diabète ;
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Traitement initial incomplet ;
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Maladie de peau.
Mais la récidive peut être évitée en adoptant une bonne hygiène de vie, en prenant soin de ses jambes et de ses pieds (en particulier si vous souffrez de diabète), en portant fréquemment des bas de contention et enfin, en effectuant des séances de drainage lymphatique, afin d’éviter l’accumulation de lymphe dans certaines zones du corps.